Le Graal selon... Émile Boissier

À travers l’Éther pur, la blanche théorie
Des séraphins, descend sur l'esquif argenté
Des nuages, portant – mystique allégorie –
Le sang du Christ, gardé dans un vase enchanté.

Ils planent dans le ciel, – musique aérienne, –
Mélodique concert des ailes de saphir.
Symphonie égalant la harpe éolienne
Dans un rhytme plus doux que celui du Zéphyr.

L'un porte dans ses mains, aux blancheurs cygnéales,
Le Saint-Graal béni, – symbole des vertus, –
Et, dans un appel clair comme un coup de cymbales,
Vient le poser aux pieds des chevaliers d’Artus,

Les trente chevaliers, devant cette relique
Se prosternent, pieux, le coeur reconnaissant,

Remerciant Jésus, et chantent un cantique
Qui vibre dans l'azur, fier et retentissant.

Alors, très lentement, remontent dans l’espace,
Célestes messagers, les anges du Graal,
Planant toujours plus haut, plus haut, puis tout s’efface
Aux yeux de Lohengrin, le fils de Parsifal.

source: Prélude de Lohengrin (Émile Boissier)

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