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Le Graal selon... Ordre d'Arimathie

Le Graal selon... Ordre d'Arimathie

Le Saint-Graal de la littérature médiévale européenne est l'héritier sinon le continuateur de deux talismans de la religion celtique préchrétienne : le chaudron du Dagda et la coupe de souveraineté. Ce qui explique que cet objet merveilleux soit souvent un simple plat creux porté par une pucelle. Dans les traditions relatives aux chevaliers de la table ronde, il a le pouvoir d'offrir à chacun de ceux-ci le plat de viande qu'il préfère : son symbolisme rejoint ici celui de la corne d'abondance. Parmi ses innombrables pouvoirs il possède, outre celui de nourrir (don de vie), celui d'éclairer (illumination spirituelle), celui de rendre invincible (Julius Evola , cité dans «la symbolique maçonnique» de Jules Boucher).

Hormis d'innombrables explications plus ou moins délirantes, le Graal a donné lieu à des interprétations diverses, correspondant aux niveaux de réalité auxquels se plaçait le commentateur, et dont Albert Béguin résume ainsi l'essentiel : le Graal représente à la fois, et substantiellement, le Christ mort pour les hommes, le vase de la Sainte Cène (c'est-à-dire la grâce divine accordée par le Christ à ces disciples), et enfin le calice de la messe, contenant le sang réel du Sauveur. La table sur laquelle repose le vase est donc, selon ces trois plans, la pierre du Saint-Sépulcre, la table des Douze Apôtres, et enfin l'autel où se célèbre le sacrifice quotidien. Ces trois réalités, la Crucifixion, la Cène, l'Eucharistie, sont inséparables et la cérémonie du Graal est leur révélation, donnant dans la communion la connaissance de la personne du Christ et la participation à son Sacrifice Salvateur.

Ce qui n'est pas sans rapport avec l'explication analytique de Jung pour qui le Graal symbolise la plénitude intérieure que les hommes ont toujours recherchée.

Mais la Quête du Saint-Graal exige des conditions de vie intérieure rarement réunie. Les activités extérieures empêchent la contemplation qui serait nécessaire et détourne le désir. Il est tout près et on ne le voit pas. C'est le drame de l'aveuglement devant les réalités spirituelles, d'autant plus intense qu'on croit plus sincèrement les rechercher. Mais on est plus attentif aux conditions matérielles de la recherche qu'à ses conditions spirituelles. La Quête du Graal inaccessible symbolise, au plan mystique qui est essentiellement le sien, l'aventure spirituelle et l'exigence d'intériorité, qui seule peut ouvrir la porte de la Jérusalem céleste où resplendit le divin calice. La perfection humaine se conquiert, non pas à coup de lances comme un trésor matériel mais par une transformation radicale de l'esprit et du coeur. Il faut aller plus loin que Lancelot, plus loin que Perceval, pour atteindre à la transparence de Galaad, vivante image de Jésus-Christ.

source: Introduction au Graal (Ordre d'Arimathie)

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Le Graal selon... Wikipédia

Le Graal selon... Wikipédia

Le mot graal désigne, en ancien français, une coupe ou un plat creux. Plus spécialement, le Graal est, selon la tradition médiévale, une mystérieuse coupe aux pouvoirs magiques. Il est associé au chaudron du Dagda, talisman antique de la civilisation celtique, dont il serait un avatar christianisé.

Apparition littéraire

Il apparaît pour la première fois sous forme littéraire dans Perceval ou le conte du Graal de Chrétien de Troyes (XIIe siècle). C'est une coupe d'or ornée de pierres précieuses, accompagnée d'une lance qui saigne et d'un plat d'argent, mais le sens d'aucun de ces symboles n'est expliqué. Une sorte de suite, la Rédaction courte, d'un auteur anonyme, explique que le Graal donne à chacun les nourritures qu'il désire, et l'associe avec la Sainte Lance qui a percé le flanc de Jésus-Christ sur la croix. Pour Wolfram d'Eschenbach dans son Parzival le Graal est une pierre magique.

Enfin, c'est Robert de Boron, au début du XIIIe siècle, qui explique dans L'estoire du Graal qu'il s'agit de la coupe avec laquelle Jésus-Christ a célébré la Cène et dans laquelle, ensuite, son sang a été recueilli par Joseph d'Arimathée — coupe évoquée, sans lui donner de nom, par de nombreux apocryphes tels les Gesta Pilati ou le Pseudo-Évangile de Nicodème. Emporté en terres lointaines par Joseph, le saint Graal devient le centre d'un mystère auquel certains élus participent autour d'une table ronde — d'où l'intégration dans les récits de la Table ronde. Cette christianisation de la légende du Graal est parachevée par la Queste del Saint-Graal, roman anonyme écrit vers 1220, probablement par un moine, qui fait du Graal la Grâce divine.

Plus récemment, il apparaît dans de nombreuses œuvres, parmi lesquels on peut citer :

Le Graal, symbole de quête et d'inaccessible

Le Graal est un objet mystérieux, presque magique :

Pourtant tous les chevaliers le cherchent, et le monde n'aura de paix qu'après sa découverte.

On peut ainsi donner plusieurs interprétations à la quête des chevaliers :

La quête du Graal aujourd'hui

En s'inspirant librement de la mythologie celtique, un écrivain et linguiste anglais, J.R.R. Tolkien, publia en 1954 un des best-sellers mondiaux, Le Seigneur des Anneaux. On y retrouve de nombreux éléments des légendes arthuriennes (monde de type médiéval, magie, combat du Bien et du Mal). Mais surtout le livre est structuré autour d'une quête, comme celle des chevaliers d'Arthur ; en l'occurrence, il s'agit, à travers moult épreuves, d'apporter un objet magique à un endroit précis où il pourra être détruit et ainsi donner la paix au monde.

Plus récemment encore, Dan Brown donne une interprétation toute personnelle du Graal dans son roman Da Vinci code où il est dit que le Graal représenterait Marie-Madeleine.

Dans les années 1970 apparaissent de nombreux jeux qui font référence à cette notion de quête surnaturelle. Le plus célèbre, et un des premiers, est le jeu de rôle américain Donjons et Dragons : une assemblée de joueurs part en quête d'un objet, d'une personne. Chacun tient le rôle d'un personnage précis : chevalier, magicien, elfe, etc. Un meneur de jeu dévoile petit à petit les multiples épreuves à affronter avant d'arriver au but. Débarrassé de tout contexte religieux, l'intérêt du jeu se situe dans l'infinie variété des quêtes construites à partir d'une trame de base, avec ses scénarios et ses personnages stéréotypés.

L'évolution la plus récente est la transposition des jeux de quête sur ordinateur, permettant de jouer seul avec l'ordinateur pour « maître du jeu » et de profiter de ses capacités graphiques et sonores de plus en plus performantes pour représenter des mondes imaginaires et gérer des scénarios complexes.

Ces jeux ont été adaptés depuis à de nombreuses situations : toutes les grandes civilisations, réelles ou imaginaires, ont été mises à contribution. Mais ce n'est pas un hasard si les premières versions se situaient dans un monde féodal où la magie joue un grand rôle : inventées par des Anglo-Saxons imprégnés de légendes arthuriennes, les quêtes modernes réactualisent une trame légendaire du VIe siècle, comme Chrétien de Troyes l'avait déjà fait au XIIe siècle. N'est-ce pas un bel exemple de mythe intemporel?

La quête du Graal prend aussi un autre sens moderne beaucoup plus concret pour décrire un objectif difficillement réalisable, mais qui apportera au monde des nouvelles connaissances inestimables ou bien un pouvoir sur la matière inusité. Ainsi, en physique, on qualifie la théorie de grande unification de "Graal des physiciens". Encore, la compréhension du mécanisme par lequel les gènes contrôlent la physionomie des organes serait le "Graal des généticiens".

source: Graal (Wikipédia)

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Le Graal selon... Histoire du Monde

Le Graal selon... Histoire du Monde

Dans l’imaginaire du Moyen Age, dans le nôtre aussi, le Graal occupe une place de privilège. Dans sa nature indéterminée et variable, selon l’écrit médiéval aussi bien que dans nos métaphores, le Graal signifie la recherche de l’impossible. Lié à la symbolique du repas, le Graal jouissait de belles promesses pour la durée, par la séquence énigmatique qui se propose de texte en texte, tantôt christianisée, tantôt bien proche encore de la tradition celtique.

Diverses explications ont été proposées. Des défenseurs d’une thèse chrétienne veulent voir dans le Graal - qui chez Chrétien n’est qu’un large plat creux où l’on sert une hostie - un ciboire ou un calice, et dans le tailloir d’argent une patène, dans la lance qui saigne la sainte Lance. Le cortège serait alors le processus liturgique d’une communion de malade qui reçoit le saint Viatique.

D’autres, suivant Frazer, ont défendu une thèse païenne et rituelle qui rattacherait le cortège à un culte de la fécondité et de la végétation. Il est vrai que la stérilité des terres redit la blessure du Roi Mehaignié, et Perceval aurait ainsi manqué son initiation à un mystère, puisque Lance et Graal seraient deux symboles de la sexualité. Mais les excès d’une vieille mythologie comparée ont été soulignés.

Ceux, nombreux, qui défendent la thèse celtique invoquent des motifs qui se retrouvent dans nombre de récits d’Irlande et du pays de Galles, où un récipient magique, une écuelle ou un chaudron d’abondance possèdent la vertu magique de dispenser boisson et nourriture à volonté. Talismans de l’autre Monde - la lance elle aussi apparaît fréquemment dans le domaine celtique, celle du dieu Lug, celle du dieu Ongus, la lance rouge et noire de Mac Cecht, là lance de Celtchar, enfin la lance du roi Arthur, capable de faire saigner le vent.

Le Graal pose la question non résolue de la christianisation d’un conte, celle aussi de l’agencement d’éléments provenant de plusieurs contes différents. Des scénarios énigmatiques défilent ainsi dans notre littérature arthurienne : à chaque fois, des objets mystérieux et un héros fasciné qui contemple, dont le silence dure trop... La liturgie du regard, du silence et de l’échec renvoie Perceval- et Gauvain à leur misère. Christianisation progressive et discontinue du mystère du Graal, on l’a souvent dit : des significations religieuses sont venues surdéterminer des motifs, des lieux et des noms celtiques.Le Graal aujourd’hui reste encore partiellement attaché à son mystère. Mystère du nom d’abord : Chrétien emploie le mot Graal pour désigner un récipient, un objet précis. Le sens du mot est attesté comme écuelle ou plat. Un passage de la chronique d’Hélinand au début du 13e siècle, rapporte une certaine histoire " quae dicitur de Gradali " : il donne la définition de l’objet, l’image d’un plat creux, probablement large. Cette image a pour ancêtre dans le latin médiéval le mot gradalis, mais il, existe aussi en provençal, ce qui le ramène à la représentation d’une écuelle, d’une jatte, d’un grand plat, il évoque donc un service de table. Cet étrange objet, qui apparaît avec obsession dans les séquences du Graal, ne se trouve que chez le Roi Mehaigné dont la terre est stérile. Chez Chrétien d’abord, Perceval voit passer une lance blanche d’où tombe une goutte de sang. Un Graal porté par une demoiselle répand une étrange clarté. Il est d’or pur, serti de pierres précieuses. " Aucun mot n’est sorti de ma bouche " : Perceval le Gallois au nom enfin retrouvé est en même temps Perceval l’Infortuné ! Comme pour ceux qui vont le suivre, la Terre restera Gaste. Dans la Première Continuation - et ceci parallèlement au moment où Robert de Boron donnait une interprétation très religieuse de la scène - le lien est affirmé avec la, matière celtique. Gauvain se trouve devant une scène funèbre : une bière, un cadavre, une épée brisée. Il reste aussi silencieux que Perceval ; on apprend pourtant qu’il s’agit de la lance de Longin qui a percé le côté du Christ mort sur la Croix. La vision du Graal est ici sanglante ; le plat magique effectue un mystérieux service sous les yeux de Gauvain qui voit ensuite une lance saignant abondamment. Le sang repart dans un tuyau d’or.

Dans la Seconde Continuation, Perceval tente d’éclaircir le mystère, et la Troisième Continuation fait aboutir la visite du héros au Château du Graal : la lance qui saigne est la lance de Longin, le Graal est le récipient qui a recueilli le sang du Christ. Quant au " tailloir " il recouvrait le Graal. Ainsi Perceval est couronné roi du Graal après la mort du Roi Pêcheur, il règne sept années durant, puis se retire dans un ermitage avec les trois objets sacrés, le Graal, la lance et le tailloir. Un texte étrange, l’Elucidation placée en tête d’un manuscrit de Perceval et des Continuations parle plus clairement d’un arrière-plan celtique. Des fées des puits, raconte ce court récit, auraient possédé des coupes d’or et d’argent. Violées, elles auraient laissé dépérir le pays ; plus de feuilles, plus de fleurs les cours d’eau sont raréfiés, la cour du riche Roi Pêcheur, roi de fécondité, est perdue. Mais ceci se passait avant le temps du roi Arthur, dont les chevaliers tenteront de protéger les demoiselles des puits et de rendre au pays la prospérité.

En revanche chez Robert de Boron, le Graal apparaît bien comme la relique précieuse qui a servi au Christ à Pâques. Il faut faire revivre le rituel qui redit la Cène et qui se perpétue, après la mort de Joseph, par le Roi Pêcheur, nommé Bron. Dans le Lancelot en prose, Lancelot pouvait espérer approcher le Graal, car seule la perfection courtoise en procure l’accès mais il ne pourra qu’apercevoir l’objet sacré. Dans le Perlesvaus, une séquence au rythme singulier décrit l’extase et l’hébétude de Gauvain : devant le spectacle de la lance d’où tombe le sang vermeil, devant le Graal dans lequel il croit apercevoir un enfant, Gauvain en proie à une joie intense oublie tout : il ne pense qu’à Dieu. Mais il ne dit mot et tous sont alarmés et consternés. Car la Terre est Gaste là aussi, que traversent Gauvain et la demoiselle entrant dans la plus effroyable des forêts, là où " il semblait que jamais il n’y avait eu la moindre verdure les branches étaient dénudées et sèches, les arbres noirs et comme brûlés par le feu, et la terre à leurs pieds noire et comme incendiée ne portait aucune végétation et était parcourue de profondes crevasses ". Dans La Quête du Saint Graal, à la fin du récit, Galaad voit une lance qui saigne si fort que les gouttes de sang tombent dans un coffret. Un homme nu, tout ensanglanté apparaît : " C’est l’écuelle où Jésus-Christ mange l’agneau le jour de Pâques avec ses disciples. C’est l’écuelle qui a servi à leur gré tous ceux que j’ai trouvés à mon service. C’est l’écuelle que nul impie n’a pu voir sans en pâtir, et parce qu’elle agrée ainsi à toutes gens, elle est à juste titre appelée le Saint Graal. "

Dans la version allemande de Wolfram von Eschenbach, qui a eu pour sources des manuscrits du roman de Chrétien de Troyes, Parzival devient chevalier arthurien et même roi du Graal. L’ermite Trevizent, oncle de Parzival, lui révèle que le Graal est une "pierre", dont le nom ne se traduit pas. L’objet magique dispense là aussi nourriture et boisson à volonté et il est source de vie, vertus qui lui sont conférées par l’hostie que dépose sur la pierre tous les vendredis Saints une colombe ; la pierre est ainsi " la quintessence de toutes les perfections du Paradis "Si le Graal fait éclater la simplicité et la " niceté " de Perceval devant la merveille, et révèle l’inaptitude de ceux qui vont le suivre, il peut exprimer aussi l’espoir d’un approfondissement du héros et d’un aboutissement de la quête. Mais le Graal fait plus encore : il indique la souffrance du royaume stérile. et la blessure du roi. Ou plutôt, pour suivre Daniel Poirion, " le Graal ne dit pas, il fait signe ". L’obsession de l’énigme dans les scénarios que nous ont laissés les récits médiévaux - qu’il s’agisse d’un vestige de mythe archaïque ou d’un objet religieux lié à l’ère du Christ - suggère en tout cas que l’Occident médiéval a subi une grande fascination pour le réseau des sens que l’objet porte avec lui et qui ne semblent pouvoir être épuisés.

source: Le mystère du Graal (Histoire du Monde)

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Le Graal selon... Sagesse primordiale

Le Graal selon... Sagesse primordiale

Les peuples m'ont représenté sous divers aspects : vase, lance, épée, pierre précieuse, calice.

Ils m'ont imaginé trésor, symbole d'une vengeance ou porteur d'une connaissance.

Ils firent de moi l'objet de leurs fantasmes. Ils me feront porte-drapeau d'une cause politique, d'une religion, tantôt chrétien, tantôt païen, mais je serais surtout le symbole d'une quête dont les héros auront pour nom (selon l'écrivain) Peredur, Parsifal, Perceval, Perlevaux, Parsival ; ils seront chevaliers de la table ronde dans la légende du Roi Arthur.

Cette légende raconte l'histoire des amours interdites d'une reine et d'un chevalier, Guenièvre et Lancelot . Cette même légende narre l'installation d'une nouvelle religion, "le christianisme" dans une région à obédience païenne.

Les hommes de cette contrée seront malheureusement dans l'obligation de se battre pour garder leur identité religieuse. Ils le feront seulement après avoir essayé de s'entendre et de vivre en harmonie avec les chrétiens . Ce qui fut impossible, le christianisme s'imposant en maître absolu et désirant le rester.

L'initié qui connaît cette histoire y lira en filigrane le combat que mèneront les croyants de la plus vieille religion du monde, ceux qui avaient foi en la terre-mère, philosophie primordiale où l'homme ne fait qu'un avec la Conscience Universelle.

L'homme de ce temps m'était acquis, il se sentait responsable de ses actes, de ses paroles . Seuls la Connaissance, l'Amour, la Vérité et la Liberté lui étaient importants . Il était conscient de la divinité qui l'habitait.

Vois-tu, je suis l'aboutissement d'un chemin que parcourt un initié afin d'obtenir la maîtrise de son corps et de son esprit.

Je suis le but que tout homme devrait atteindre : La Sagesse

Je suis l'enseignement primordial, celui que les prêtres"Godis" dispensèrent par la tradition orale.

Le plus grand nombre de ces prêtres furent persécutés, tués, brûlés pour hérésie . Seuls survivront à ces massacres ceux qui se cacheront, conscients qu'un homme mort n'est plus utile à personne.

Puis, cet enseignement courant de grands risques d'être tronçonné, transformé, occulté par les nouvelles religions monothéistes, les hommes et les femmes qui le détenaient , passèrent ce savoir clandestinement.

Ainsi cet enseignement que l'on crut perdu à jamais ne le fut par tous et pendant des siècles, il sera transmis dans le plus grand des secrets.

C'est alors que l'homme ignorant ce que j'étais, imagina les plus folles histoires, les plus rocambolesques, les plus fantastiques, pour me décrire . On n'osa pas tout à fait m'occulter et c'est ainsi que je devins trésor fabuleux, objet magique possédant tous les pouvoirs...

Cette notion de pouvoir dans son essence n'est pas fausse, tant il est vrai que le pouvoir que je donne n'est pas celui que l'on a sur les autres, qui n'est celui-là, souvent qu'éphémère mais de celui que l'on a sur soi qui est le pouvoir des pouvoirs.

Dès que tu l'appliqueras sans y réfléchir mais instinctivement tu seras sur la voie de la sagesse qui donne la sérénité et la joie au coeur te permettant ainsi d'être le maître de ta vie.

Voilà ce qu'est le Graal et la sagesse , voilà ce qu'est la Quête du Graal !

source: Le Graal (Sagesse primordiale)

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Le Graal selon... Bernard Reydellet

Le Graal selon... Bernard Reydellet

[...] On peut alors continuer notre investigation et interroger les différents récits pour en apprendre plus et tous confirment qu'il s'agirait d'une émeraude, pierre dont les teintes vertes ne sont pas sans rappeler les teintes de la renaissance de la nature au printemps, donc l'élan des forces vitales universelles.

D'autre part, beaucoup le représentent, le symbolisent par une étoile de David ou un hexagone, figure de base de la taille d'ailleurs couramment utilisée par les joailliers pour l'émeraude. Ceci est d'ailleurs loin d'être un hasard car la taille d'une pierre précieuse se fonde très souvent sur un élément géométrique qui découle de la structure cristalline du composé utilisé. Dans le cas de l'émeraude, la ressemblance est frappante car celle-ci est formée d'un silicate double d'Aluminium et de Béryllium cristallisant en réseau cristallin hexagonal, et la structure chimique des silicates est toujours à base de structure hexagonale.

Ainsi, cette figure géométrique hexagonale associée à l'Émeraude nous enseigne qu'une structuration présente au niveau atomique, se répercute immanquablement au niveau collectif : il nous incite donc peut-être à structurer notre activité humaine individuelle pour que puisse être structurée la vie collective de nos groupes. Mais il ne s'agit pas d'un nivellement ou tout élément est semblable à son voisin ; il s'agirait plus d'un puzzle où toutes les pièces différent les unes des autres mais s'adaptent parfaitement à leurs voisines !

Cultiver une certaine adaptation personnelle à un moule collectif structurant mais souple, voici la première leçon que l'on peut tirer de cette structure de pierre précieuse.

Ce véritable Graal de troisième génération nous apporte donc certains éléments nouveaux et nous serions amenés, si nous tenons à le relier aux deux précédents, à le qualifier de récipient de lumière. On comprend mieux alors l'aspect plus éthéré de son action, puisque sa capacité est d'une tout autre nature et qu'il agit par et sur la Lumière.

Mais l'Émeraude a une autre réputation encore plus étonnante. Beaucoup d'auteurs estiment que l'utilisation par Wolfram von ESCHENBACH de l'expression Pierre Précieuse lapsis exillis est probablement une erreur de traduction ou de transcription de l'auteur : il s'agirait plutôt d'une pierre tombée du Ciel. (lapis e coeli) Il est alors d'usage de relier cette lapis e coeli au célèbre et énigmatique épisode de la Bible tiré des prophéties d'Isaïe :

"14:12 Comment es-tu tombé du ciel, Astre brillant, Fils de l'Aurore? Comment as-tu été précipité à terre…"

Bien que cette interpellation soit théoriquement adressée au Roi de Babylone, beaucoup, pour des raisons assez obscures, la prétendent adressée en fait, à l'Ange déchu, Lucifer, porteur initial de la Lumière Divine. Dans sa chute, l'Émeraude qu'il portait à son front, symbole et signe de son dépôt, serait tombée sur le sol, en signe de déchéance, et des anges, non rebelles eux, l'auraient reprise et emportée au Ciel.

Curieuse scène que celle-ci, pour deux raisons au moins :

  1. Tout d'abord, on se retrouve presque en contexte polythéiste avec ce Lucifer, porteur de la Lumière, qui n'est pas sans nous faire songer à Prométhée, voleur du Feu des dieux. Lucifer avait-il volé la Lumière pour la donner aux hommes ?

  2. Ensuite parce qu'elle forme presque le négatif de la scène où Joseph d'Arimathie utilise, lui, le Graal historique pour recueillir le Sang du Sauveur qui s'épanche sur le sol, mais en signe de rachat du genre humain !

C'est à un mélange entre le Graal historique et ce Graal de troisième type que nous convie d'ailleurs Richard Wagner dans son récit du Graal tiré de Lohengrin :

Dans un pays lointain, inaccessible à vos pas, se trouve un château nommé "Montsalvat"; un temple lumineux se dresse en son milieu, si précieux que sur Terre, rien de tel n'est connu ; à l'intérieur, un vase doté d'un pouvoir miraculeux y est gardé comme le Saint des Saints ; pour être confié aux soins des plus purs parmi les hommes, il fut apporté par une troupe d'anges ; chaque année, du ciel s'approche une colombe, pour fortifier de nouveau sa vertu miraculeuse. "

Ce n'est plus l'Émeraude tombée du front de Lucifer qui est rapportée par les anges sur terre, mais bien la Coupe précieuse qui servit au Christ et à Joseph d'Arimathie, ainsi que l'auteur le confirmera sans réserve dans son PARSIFAL ultérieur ; par la même occasion, nous découvrons ici l'Opérateur qui donne son pouvoir magique au Graal : la Colombe nous suggère évidemment l'intervention de l'Esprit Saint. [...]

source: Une matière précieuse symboliquement forte (Bernard Reydellet)

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Le Graal selon... Terra Lucida

Le Graal selon... Terra Lucida

La coupe du Graal fait référence au calice qui reçut le vin que Christ partagea avec ses disciples lors de la Cène « Buvez-en tous car ceci est mon sang, le sang de la nouvelle alliance versé pour la multitude pour le pardon des péchés » ; c'est ce même calice qui accueillit le sang purifié d'égoïsme du Christ après son sacrifice.

Le sang divin dans la coupe représente l'Impulsion apportée par le Christ à l'humanité : la force de transformer son égoïsme en fraternité.

Construire la coupe du Graal en soi permet de réveiller cette Impulsion d'amour fraternel dont nous sommes tous porteurs et de créer ainsi la « Nouvelle Alliance » : donner le meilleur de soi-même plutôt que « prendre », attendre de l'autre qu'il comble nos manques.

Depuis la Chute, l'être humain a développé l'égoïsme (l'amour propre), la recherche de la satisfaction des désirs uniquement pour soi-même. La Venue du Christ, avec pour principal message « Aime ton prochain comme toi-même » (Matthieu XXII, 39), a changé le cours de l'évolution humaine. Le sang qui a coulé sur le Mont Golgotha est le signe de la relève de l'amour propre par l'amour fraternel, universel.

Pour créer la coupe du Graal en soi, il faut ouvrir son cœur c'est-à-dire faire des efforts pour être moins égoïste, apprendre à penser à autre chose qu'à soi-même. Voici deux moyens essentiels :

  1. Développer l'amour du prochain.

    Il s'agit de s'intéresser à ce qui est différent de soi. En général, on aime les personnes qui nous ressemblent, qui sont « comme nous-mêmes » (« Qui se ressemble s'assemble »). Apprendre à apprécier ce qui est différent (point de vue, qualités, capacités, manière de vivre...), à aimer autre chose que soi-même réveille l'amour en soi, ouvre le cœur et crée ainsi la coupe en soi.

    Mettre en pratique la qualité de la compassion est un autre moyen d'éveiller en soi l'amour du prochain. Il s'agit là d'apprendre à oublier de temps en temps sa propre souffrance pour se soucier de celle d'autrui et essayer de l'aider à s'en sortir mais sans le prendre en charge. S'intéresser à la souffrance d'autrui permet de se décoller de soi-même, de ses soucis... alors, dans l'oubli de soi, le cœur s'ouvre.

  2. Méditer sur des connaissances universelles incluant la dimension de l'Esprit.

    Celles-ci ne concernent pas que soi mais l'humanité entière : l'évolution de l'être humain, son passé, son présent, son futur ; l'action des entités spirituelles sur l'humanité, l'Impulsion apportée par le Christ... Méditer sur de telles connaissances, qui dépassent le cadre de notre « petite vie » restreinte, nous « libère » de nous-mêmes (notre ego), créant intérieurement une place qui se traduit par l'ouverture du chakra du cœur et le réveil de l'amour en soi. L'étude de connaissances avec une pensée intellectuelle ne permet pas cela, seule une pensée vivante - car associée au cœur - libère le cœur de l'égoïsme.

    Chaque fois que nous faisons des efforts pour nous soucier de l'autre, améliorer la qualité de notre amour, élargir à plus de gens notre capacité à aimer, méditer sur des connaissances qui dépassent l'individuel... le cœur s'ouvre parce qu'on se détache un peu de soi-même. Cette ouverture intérieure crée la coupe du Graal en soi et permet de réactiver l'Impulsion d'amour fraternel (le Sang du Christ) con­tenue dans celle-ci, nous apportant ainsi plus de force pour manifester le bien.

    Plus nous sommes repliés sur nous-mêmes, con­centrés sur nos soucis, nos manques, nos désirs... plus notre cœur se ferme et plus nous ressentons un mal être indéfinissable (vide intérieur, angoisse, insécurité, manque d'énergie...).

    Lorsque nous parvenons à ouvrir notre cœur, notre Âme (notre « Moi Supérieur » encore dans le monde spirituel) descend un peu et nous nourrit. Progressivement, nous devenons la coupe du Graal qui se remplit du Sang du Christ, ce qui nous renforce et nous rend capable de donner davantage de nous-mêmes et d'apporter plus d'amour autour de nous.

source: Pourquoi - comment construire la coupe du Graal en soi ? (Cécile Levasseur)

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Le Graal selon... Antonin Gadal

Le Graal selon... Antonin Gadal

Le Graal est le secret le plus mystérieux du Moyen-âge. Son origine se perd dans la nuit des temps. Comme tous les symboles sacrés, le Graal s'est imposé avec force à la conscience intérieure d'une époque éprise de spiritualité et d'élévation car il évoquait pureté et révélation, sacrifice et guérison parfaite.

La Sainte Coupe passe de bouche en bouche, voyage de tradition en tradition. C'est le chaudron magique des druides de Celtide. Il apparût en Perse, ressurgit chez les premiers chrétiens gnostiques et les Manichéens puis vient animer la Gnose médiévale. On le trouve au Pays de Galles (Gladstonbury), à Fécamp et à Bruges, sur le Rhin et surtout dans les Pyrénées, le nord de l'Espagne et le Languedoc.

Le mot Graal vient de "grasal" et désigne, en langue d'oc, un vase de terre et une large coupe. Les Templiers parlaient du "Sant Grésal" ou du "Sant Gréal".

Voici ce qu'en dit Antonin Gadal:

« Le Graal, le sang de Christ, c'est la pureté, la perfection.

Le chemin du Saint Graal, c'est le travail de chaque jour pour éviter le Mal, pour rester dans le Bien ; c'est le symbole qui doit nous guider dans nos efforts pour suivre ce chemin.

On a souvent dit que le Graal était un symbole matériel de la foi chrétienne !

Mais cela n'est pas en harmonie avec la sagesse des Cathares pyrénéens, puisqu'ils rejetaient tous les symboles matériels, se limitant aux formes les plus simples du culte".

Ne portant pas d'armes, les Cathares ne pouvaient pas être les gardiens, défenseurs de reliques matérielles contenant le "Sang du Christ". La lettre tue, l'Esprit vivifie !

Le mot "symbole" doit être pris dans son sens ésotérique. Il ne peut venir à la pensée de personne que le sang de Jésus-Christ ait pu se conserver pendant des siècles ».

source: Intemporalité du Graal et Le Graal, un symbole ? (Gadal Catharisme)

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Le Graal selon... Cathares

Le Graal selon... Cathares

L'Occitanie possède une légende selon laquelle Adam, premier homme, aurait légué une coupe de bois. Celle-ci, réalisée de ses mains, constituerait l'ensemble du patrimoine d'Adam. Elle aurait été transmise de père en fils jusqu'à Noé, puis à Jésus, qui l'aurait utilisé lors de la Cène.

Le moyen-âge va développer le mythe du Graal, sous l'impulsion de Saint-Bernard et des romans qui s'y rattachent : le Conte del Graal de Chrétien de Troyes, Parzival de Wolfram von Eschenbach en sont les témoins les plus importants. Ces contes et légendes ont été bâties sur un héritage celtique permettant ainsi au christianisme de réutiliser les anciennes croyances pour son propre compte.

Bien qu'aucun lien solide ne permette de relier la légende du Graal au catharisme, le livre d'Otto Rahn Croisade contre le Graal (réédité en 1933) se présente aujourd'hui comme l'origine du mythe de Montségur, château du Graal.

source: Le glossaire du catharisme (Philippe Contal)

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Le Graal selon... Association Strobinet

Le Graal selon... Association Strobinet

Lorsque Eve s'éveilla au jardin d'Eden, elle vit Adam étendu près d'elle, encore endormi.

La plaie de la poitrine du premier homme saignait encore : Dieu en avait tiré la côte dont était issue sa compagne.

Eve confectionna une coupe avec une poignée de glaise du jardin d'Eden, la même que Dieu avait utilisée pour façonner Adam.

Eve recueillit le sang d'Adam dans cette coupe. La glaise but le sang et la blessure se ferma.

Cette coupe est celle du Graal.

Elle est toujours associée avec le sang et la plaie, douleur du monde dont elle est le remède.

Eve l'utilisa tous les jours et l'emporta lorsqu'ils quittèrent le jardin d'Eden.

La Coupe se brisa en sept morceaux qui furent dispersés sur la terre.

Au cours des âges, les morceaux se ressoudèrent et la Coupe servit de nouveau

Jésus l'avait, il s'en servit aux noces de Cana, pour changer l'eau en vin, ainsi qu'à son dernier repas avec ses disciples.

C'est dans cette même Coupe que Joseph d'Arimathie recueillit le sang de Jésus blessé d'un coup de lance pendant son agonie.

Joseph d'Arimathie, fuyant les persécutions, arriva au bord du grand océan qu'il traversa avec toute sa famille sur sa chemise étendue sur l'eau en guise de navire. Il aborda une côte.

C'est ainsi que le Graal arriva en Bretagne.

Mal reçus, Joseph et ses descendants s'enfermèrent dans le Château Aventureux dont l'un des gardiens fut le Roi Blessé. Il saignait d'une blessure à la cuisse, due à sa curiosité impie, et dont il ne pouvait ni guérir ni mourir, depuis des siècles.

L'Enchanteur Merlin, bien que fils d'une vierge et du Diable, était créature de Dieu et tout entier à son service. Il prit en main, avant même sa naissance, la destinée d'Arthur, roi de Logres. Il en fit le meilleur chevalier du monde, capable de retrouver le Graal dont l'absence causait le malheur des hommes.

Arrivé à l'âge adulte, Arthur, selon les desseins de Merlin, créa la Table Ronde où prirent place les meilleurs chevaliers de Bretagne, suscitant ainsi l'émulation pour faire surgir le meilleur des meilleurs qui devrait découvrir le saint Graal.

source: Le Saint Graal (Claude Devries)

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Le Graal selon... France astro

Le Graal selon... France astro

Jamais aucun récit sur des faits réels ou inventés n'a excité la curiosité et l'imagination d'autant de gens. Et bien que tout semble indiquer qu'il ne s'agit que d'un mythe, c'est grâce à la légende du Saint-Graal que l'Europe a commencé à sortir des ténèbres médiévales de façon irréversible. Quel mystérieux pouvoir cette légende exerce-t-elle? comporte-t-elle une part de vérité? pourquoi a-t-elle survécu et influe-t-elle sur les événements historiques?

Ceux qui inventèrent la légende du saint-graal, il y a de cela 9 siècles, n'auraient jamais pu imaginer l'importance que leur fable allait prendre avec le temps et la manière dont elle a influencé les mentalités du monde occidental. Ce n'est pas en vain que Goebbels aimait à rappeler qu'un mensonge invraisemblable, répété à satiété, finissait par être cru par le peuple. Et les nazis finirent par croire à leurs propre interprétations racistes de la légende. Adolf Hitler était fermement convaincu qu'en unissant le pouvoir magique du saint-calice et celui de la soi-disant lance de Longin, qui faisait partie du trésor des Habsbourg, à vienne, il pourrait se lancer avec succès à la conquête du monde et imposer un ordre nouveau qui devrait durer mille ans.

En France, sous l'occupation allemande de 1940 à 1945, Hitler envoya Otto Rahn à Renne-le-Château et en d'autres lieux du Languedoc où existaient des grottes cathares, avec pour mission de trouver le Graal. Pour l'occasion, il mit à contribution une partie de l'armée d'occupation et un contingent de mineurs spécialisés venus directement d'Allemagne.

Bien sûr, personne ne sais si les fouilles menées par les nazis dans le sud de la France ont donné des résultats. Quoi qu'il en soit, le plus important est la conclusion que l'on peut tirer des enseignements de la légende du saint-graal.

L'homme doit être plus attentif aux récits sortis de son imagination car certains mythes ont un pouvoir virtuel si puissant qu'ils ont la propriété de modifier le cours de l'histoire de façon significative.

source: Le Saint-Graal a-t-il vraiment existé ? (France Astro)

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Le Graal selon... Abd-ru-shin

Le Graal selon... Abd-ru-shin

Abd-ru-shin (Oskar Ernst Bernhardt) dit dans le Message du Graal qu'il n'apporte pas une nouvelle religion. Néanmoins, un grand nombre de ses conférences traitent de questions religieuses fondamentales. Ses explications projettent une lumière nouvelle, à la fois claire et convaincante, sur les questions de foi et ouvrent la voie à une meilleure compréhension de ce qui se rapporte au spirituel. Les exposés de Abd-ru-shin ne sont ni théologiques ni philosophiques, mais ils apportent l'aide qui permet de s'aider soi-même. C'est par exemple le cas lorsque nous sommes tiraillés entre des affirmations dogmatiques en tout genre et ce que nous ressentons personnellement au fond de nous-mêmes, ou lorsque nous cherchons vainement des solutions, que ce soit pour nous-mêmes ou pour les autres, que cela concerne la famille, la société, l'environnement et la nature, la réalité journalière ou la recherche de ce qui anime le monde.

L'homme et la création

D'après l'image de la Création telle qu'elle est donnée par le Message du Graal, l'être humain n'est à vrai dire qu'un hôte sur cette Terre. Il est originaire du royaume spirituel situé loin au-dessus du monde de matière terrestre. C'est de ce royaume qu'il est parti jadis dans un état de conscience encore embryonnaire pour parcourir un chemin d'évolution à travers les plans matériels périssables, jusqu'ici-bas sur la Terre. C'est au cours de vies terrestres répétées que le pélerin des mondes poursuit sa route. Grâce à ses expériences vécues, sa conscience spirituelle se développe, grandit et mûrit. Telle est la condition pour qu'il puisse prendre le chemin du retour et atteindre le but de l'évolution. En tant que « moi spirituel » pleinement conscient, il peut et il doit en effet retourner dans le royaume spirituel impérissable, et entrer au Paradis.

Tout au long de sa route, les lois de la Création sont pour le pélerin des mondes une aide et un soutien. Depuis le commencement, elles sont tissées de façon immuable et portent en elles, tout comme les dix Commandements, l'Amour, la Grâce et la Justice du Créateur. C'est parce qu'il est vital à tous égards de connaître et de comprendre vraiment la façon dont elles agissent que leur explication se retrouve, tel un fil conducteur, dans les conférences du Message du Graal.

Le Graal et Dieu

Comme le montre le titre du Message du Graal, le Graal est un thème capital de cette œuvre. Le Message du Graal le décrit autrement que les légendes et les œuvres d'art, il le décrit en toute clarté comme une réalité spirituelle. Car le Graal existe réellement. C'est à travers lui que flue la force qui vient du Divin et qui entretient la vie dans la Création entière.

L'œuvre « Dans la Lumière de la Vérité - Message du Graal » situe Dieu comme l'origine de toute Lumière, de toute force et de tout ce qui est. L'être humain, qui est créé par Lui, ne peut que Le pressentir, mais il ne peut pas L'expliquer. La description complète de la structure de la Création, depuis le plan divin jusqu'au plan terrestre, donne au lecteur une vision globale du monde terrestre et céleste ; elle lui montre quelle est la place de l'être humain dans cet ensemble et ce qu'il est véritablement.

Homme et femme

Le Message du Graal montre également quelle est la relation entre les sexes : aussi bien l'homme que la femme représentent un genre spécifique qui leur est propre et qui est d'égale valeur pour la Création. Cette polarité différente entre homme et femme qui a été mal comprise pendant des millénaires a conduit à une guerre continuelle des sexes. Le Message du Graal explique que la voie de la pacification passe uniquement par la reconnaissance et l'acceptation de la nature de l'autre, comme de la sienne, ainsi que des tâches différentes qui lui incombent. Ce n'est que lorsque cette compréhension est acquise que l'action des forces entre la femme et l'homme peut se manifester de façon promotrice et harmonieuse et que leur polarité, qui est donnée par la Création, trouvera son sens. Cette explication met obligatoirement l'accent, entre autres, sur le thème de la chute dans le péché et du péché héréditaire. Ce n'est pas Ève seule, mais pas non plus Adam seul, qui a péché contre la Volonté de Dieu, mais c'est l'être humain – créé en tant qu'homme ou femme – qui a péché.

D'autres thèmes

Beaucoup d'autres questions vitales sont encore traitées dans le Message du Graal. Citons-en quelques-unes parmi tant d'autres : la mission et la « mort expiatoire » du Fils de Dieu Jésus – le destin, le karma, les vies terrestres répétées – la vue d'ensemble de l'en-deçà et de l'au-delà – l'Apocalypse et le Jugement dernier – la famille et le mariage – la sexualité – les lois de la Création et les lois humaines – les dix Commandements – la Grâce et l'Amour du Créateur – qu'est-ce que la foi ? – le Fils de Dieu et le Fils de l'homme – la mort – le corps, l'âme, l'esprit ...

source: Que dit le Message du Graal ? (Abd-ru-shin)

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Le Graal selon... Historia

Le Graal selon... Historia

Le thème central et l'objet final du roman de Dan Brown sont la compréhension de ce que représente le Saint-Graal.

Dans diverses versions de la légende, le Graal a été décrit comme une coupe ou un calice, une relique contenant le sang du Christ, un plat d'argent, un chaudron d'abondance, une pierre du paradis, une assiette, un poisson, une colombe, une épée, une javeline, une lance, un livre secret, de la manne du paradis, une tête tranchée, une lumière blanche aveuglante, une table et beaucoup d'autres choses encore. La quête du Graal, pour le comprendre mais aussi pour le découvrir, nous accompagne depuis près de mille ans et se trouve profondément incrustée dans l'âme moderne. Le Graal a été représenté sous de nombreuses formes à partir des temps médiévaux et sa recherche a occupé de nombreux esprits. Mais que savons-nous de ses origines ?

Selon la vision conventionnelle, le Graal est le calice qui a recueilli le sang du Christ et que Joseph d'Arimathie a apporté en Grande-Bretagne. Il aurait abordé à Glastonbury, dans le sud de l'Angleterre ; ensuite, on aurait perdu sa trace. D'après la légende, cette coupe ou Graal avait d'abord servi pendant la Cène, puis pendant la Crucifixion, pour collecter le sang du Christ. Cependant, les versions diffèrent quant à savoir qui a recueilli le sang : pour certains, ce serait Joseph d'Arimathie, pour d'autres, Nicodème ou encore Marie-Madeleine. La légende se prolonge à travers les siècles, pour atteindre un pic à l'époque du Moyen Age.

Les premiers romans du Graal ont été rédigés au XIIe et au XIIIe siècle. La production se concentre particulièrement entre 1190 et 1240, encore que l'histoire semble avoir été antérieurement transmise par la tradition orale. Ces dates coïncident avec la montée en puissance des chevaliers du Temple en Europe. Les auteurs se retrouvent principalement parmi les moines cisterciens et bénédictins, et de nombreuses histoires révèlent des thèmes manifestement templiers.

Très tôt, il apparaît qu'il n'existe pas une histoire unique du Graal. La plupart des romans présentent des versions contradictoires. L'une des plus anciennes connue est Perceval ou le conte du Graal, écrite par Chrétien de Troyes autour de 1180. C'est là qu'apparaît pour la première fois le personnage de Perceval, le chevalier naïf, figure archétypale de l'idiot des histoires du Graal. Au cours d'une grande fête dans le château du Roi-Pêcheur, le chevalier voit d'abord ce qu'il prend pour le Graal, croise beaucoup d'autres visions et événements, il est également question d'une épée brisée. Le Roi-Pêcheur est un personnage étrange qui survient dans le Graal et les légendes arthuriennes ; il reste toujours une figure mystérieuse, pas encore entièrement comprise. Chrétien de Troyes mourut probablement avant de terminer son histoire, qui aurait été partiellement complétée par des auteurs plus tardifs composant des versions appelées Les Continuations. Ces versions ajoutent des embellissements et de la couleur à l'histoire originale, additionnent des éléments destinés à devenir des classiques dans des versions ultérieures.

Les contes de Robert de Boron, Joseph d'Arimathie et Merlin, sont deux autres histoires du Graal écrites autour de 1200. Ces textes révèlent une nouvelle orientation chrétienne : ils soulignent que, pour les chevaliers, la quête était avant tout spirituelle, plutôt qu'une histoire d'honneur courtois ou de belle princesse à marier. A cette époque, dans les premières années du XIIIe siècle, les contes de Robert de Boron s'associent aux légendes arthuriennes, fort populaires alors, où l'on retrouvait fréquemment sir Gauvain et sir Galaad. Au même moment, fut rédigée la plus connue des histoires du monde anglophone, The Queste, qui mettait en scène sir Galaad, fils de sir Lancelot. The Queste forme la base de La Morte d'Arthur, le brillant récit épique de sir Mallory (1408-1471), qui date du XVe siècle. Cette oeuvre, plus qu'aucune autre, a déterminé la perception actuelle non seulement des légendes arthuriennes, mais aussi des romans du Graal. Le livre de Mallory exerce un impact puissant sur les esprits depuis cinq cents ans.

Vers 1205, un poète bavarois du nom de Wolfram von Eschenbach composa le poème Parzifal (Parsifal pour l'opéra en trois actes de Richard Wagner, Perceval en français). Il redit la quête du héros telle qu'elle fut écrite par Chrétien de Troyes, avec cette différence que le Graal devient une pierre. Pas une pierre ancienne : celle dont il est question est une pierre lumineuse tombée du paradis. Pour la première fois, le Graal n'est pas décrit comme une coupe. La pierre d'Eschenbach est gardée par des chevaliers appelés Templeisen, terme qui fait allusion aux chevaliers du Temple. Dans l'histoire du poète, le jeune Parzifal est en quête du château du Graal, nommé ici Mont du Salut. Sur sa route, il rencontre un vieil homme sage appelé Trevrizent, avec lequel il reste quinze jours. Le vieillard est en fait l'oncle de Parzifal ; il lui raconte l'histoire du Graal qu'il tient d'un vieux sage, Kyot de Provence. Selon plusieurs experts, Kyot serait inspiré d'un personnage authentique, Guiot de Provins. Trevrizent prétend que Kyot a découvert l'histoire du Graal à Tolède, dans un livre écrit en une langue étrange et barbare. Cette « langue barbare » est probablement l'arabe que parlaient les Maures de Tolède. Trevrizent continue en expliquant à Parzifal que ce livre a été écrit par un homme appelé Flegetanis, dont la mère était une Juive de la lignée de Salomon, et dont le père semble avoir été un astrologue. L'histoire de Parzifal telle qu'elle est racontée par Eschenbach a pour thème la pureté et le jugement. Seuls ceux qui ont le coeur et l'esprit purs peuvent atteindre le Graal, et il appartient à Dieu de juger qui est digne d'y parvenir. Parzifal finit par retourner au château du Graal, pose la question juste au Roi-Pêcheur et, ce faisant, guérit le souverain mourant. Parzifal devient ensuite le roi du Graal et le cycle continue.

L'idée du Graal comme métaphore de la lignée du Christ est relativement récente. Pourtant, nombre d'auteurs modernes tentent de nous faire croire que cette vérité a été connue à travers les siècles par quelques hommes soigneusement choisis, qui auraient dissimulé cette idée dans des travaux d'art et d'architecture au cours des âges. Le Prieuré de Sion et ses grands maîtres en sont un exemple classique.

Les histoires qui reprennent l'usage originel du Saint-Graal - recueillir le sang du Christ lors de la Crucifixion - associent ce sang précieux au Graal, voire représentent une métaphore pour désigner une véritable descendance du Messie. Cette théorie implique que le Christ se soit marié à Marie-Madeleine avant sa mort et qu'elle ait porté son enfant. La lignée du Christ est censée se prolonger jusqu'à nos jours, et le Graal serait donc le « rameau » par lequel les rois mérovingiens descendraient du Christ. L'hypothèse est qu'après la Crucifixion, Marie-Madeleine a débarqué en France avec leur enfant. Par la suite, un des descendants se serait marié dans une tribu franque, donnant le jour à la dynastie mérovingienne. D'abord popularisée voilà vingt ans par Michael Baigent, Henry Lincoln et Richard Leigh dans leur best-seller L'Enigme sacrée, cette analyse connaît maintenant une renaissance grâce à la popularité du Da Vinci Code, qui a tiré nombre d'informations du premier ouvrage pour construire son intrigue.

source: Le Da Vinci code décodé: le Saint-Graal (Simon Cox)

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Le Graal selon... Michel Angebert

Le Graal selon... Michel Angebert

Dans la tradition pyrénéenne aujourd’hui encore vivante, Montségur est considéré comme le Château du Graal, l’écrin renfermant le trésor mystique ; car c’est bien d’une légende qu’il s’agit, légende qui porte sur ses ailes le message d’une réalité transcendante. Dans le récit conté par un berger ariégeois il est fait mention de l’épisode suivant:

« Au temps où les murailles de Montségur étaient debout, les Purs y conservaient le Saint-Graal. Le château était en danger, les armées de Lucifer assiégeaient ses murs, elles voulaient avoir le Graal pour le réinsérer dans la couronne de leur prince, d’où il était tombé sur terre lors de la chute des anges. Alors, au moment le plus critique, une colombe blanche arriva du ciel et fendit de son bec le Thabor. Esclarmonde, sa gardienne, jeta le joyau sacré dans la montagne, qui se referma. Ainsi fut sauvé le Graal. Lorsque les diables entrèrent dans le château, ils arrivèrent trop tard. Dans leur fureur ils envoyèrent au bûcher tous les Purs, au camp des crémats. » (1)

Cette légende apparaît comme ayant une origine et un fond gnostique certains, chacun n’ignorant pas que l’émeraude, pierre de la Connaissance, symbolise ici le « troisième oeil » qui est celui de la Clairvovance, perdue lors de la chute de l’esprit dans la matière.

C’est d’ailleurs dans un évangile gnostique, celui de Nicodème, que l’on trouve le récit du Graal chrétien. Selon ce texte, Joseph d’Arimathie, disciple du Christ, aurait recueilli, dans une coupe d’émeraude, le sang divin tombé des blessures du Sauveur causées par le coup de lance du centurion Longin, lors de la crucifixion.

Quant à l’origine de cette pierre creusée en forme de coupe, recueillie par Joseph d'Arimathie, celui-là même qui embauma le corps de Jésus et offrit d’abriter la dépouille dans son tombeau, il nous est rapporté par la légende née cette fois-ci à Jérusalem (Gnose Syrienne) que ce fut Saint Michel qui détacha la gemme magique lors d’un coup de lance lorsque l’archange terrassa Lucifer.

Nous tournons toujours autour du même symbole, celui du « Porte lumière » : Lucifer, vaincu et rejeté dans les ténèbres. Moïse aura possédé la pierre, tombée miraculeusement sur terre, puis Salomon dans son trésor. Ainsi s’expliquerait, par un jeu de filiation symbolique, la transmission de l’Emeraude jusqu’à Joseph dArimathie.

Il est dommage que le seul récit qui, selon les Chroniqueurs , fasse état de cette origine du Saint-Graal, en l’occurrence le texte de Guyot de Provins (trouvère qui séjourna longtemps auprès du Comte de Toulouse et au château de Foix, au XIIè siècle) soit aujourd’hui perdu alors que nous sont parvenues les versions de Chrestien de Troyes et Wolfram d’Eschenbach. Ce dernier fait également allusion à Lucibel ou à Lucifer et donne une origine céleste au Graal.

Otto Rahn, avant guerre, a assez étudié le récit de Wolfram d’Eschenbach, en le rapprochant des épisodes de la croisade contre les Albigeois et des traditions Cathares de Montségur, pour qu’il soit nécessaire d’insister davantage. Ajoutons seulement que le Minnesinger allemand qui termina le récit de Wolfram, resté inachevé place le Saint-Graal à la garde des Templeisen ou templiers-cathares et leur donne une origine « asiatique ».

Il est intéressant de rapprocher cette précision d’une observation qui relève de la vérité historique pure et simple. Dans la grotte de Montréal-de-Sos (près de Capoulet dans l'Ariège), on a retrouvé une fresque, en partie détruite par l’humidité, remontant au moins au Xlllè siècle et représentant le vase mystique du Graal, entouré de croix latines et aussi une épée et un Soleil rayonnant.

L’érudit chercheur Déodat Roché attribue cette peinture aux Templiers qui tenaient un poste (relais vers St Jacques-de-Compostelle) non loin de là à Mirepoix. Et M. Roché conclut : « Les vestiges du passé que nous avons retrouvés nous permettent de voir dans la région d’Ussat, à Montségur et Montréal- de-Sos des centres de la révélation nouvelle du Graal que nous désignerons dès lors comme celle du Graal pyrénéen. » (2)

Si l’on veut bien admettre que les Templiers (et personne n’ose sérieusement le contester) étaient détenteurs d’une tradition initiatique dualiste et gnostique (le Baphomet), nous rejoignons ainsi à nouveau les Evangiles dits « apocryphes » parmi lesquels se trouvent l’évangile de Nicodème déjà cité, et les textes fort importants pour le manichéisme qui se trouve à l’origine du Catharisme - " l’Evangile de Thomas " et les " Actes de Thomas " (disciple de Jésus).

L’historien Jean Doresse fait remarquer à ce propos : « L’intérêt exceptionnel de ce texte aussi bien pour le passé du Christianisme que pour le développement des Gnoses et du Manichéisme fait que beaucoup de ceux qu’ont touchés les premières nouvelles publiées sur la découverte de Khénoboskion ont désiré connaître cet " évangile " sans trop tarder. » Et plus loin il ajoute : « Le mystère de l’authenticité possible de certaines des paroles que l’Evangile selon Thomas prête au Sauveur fait que cet écrit mérite, plus qu’aucun autre texte jusqu’à maintenant connu, d’être confronté avec les évangiles canoniques. Il est d’autre part notable qu’il fut, pour les hérétiques - pour les Manichéens en particulier - l’ "évangile" par excellence. » (3)

Une fois soulignée l’importance des textes évangéliques attribués à Thomas, il convient, toujours dans l’optique de notre Queste du Graal, d’étudier la vie de celui qui fut désigné comme « l’apôtre des Indes » et qui le fut effectivement, comme nous l’indiquent les données historiques et traditionnelles.

Celui qui avait touché les plaies (donc le sang) du Christ fut instruit par le Sauveur et chargé par Jésus d’une mission privilégiée consistant à partir pour les Indes.

L’évêque Abdias, de Babylone, a rapporté les circonstances du départ de Thomas dans son « Histoire apostolique » :

« Et tandis que cela se passait, Thomas restait à Jérusalem, où il reçut, par une inspiration divine, l’ordre d’aller dans l’Inde, afin de montrer la Lumière de la Vérité à un peuple qui gisait dans les ténèbres. » Thomas partit avec un envoyé du Roi Gandafricus (souverain de l’Inde) qui désirait connaître la doctrine chrétienne, et ses deux frères Jude et Taddée.

Prêchant et « accomplissant des miracles » l’apôtre, descendant le long de la côte dite « des Malabars », atteignit la pointe sud de la péninsule indienne où il s’embarqua pour l’île de Taprobane (l’actuelle Ceylan).

Thomas pensait que l’île était le " séjour du Paradis terrestre ", selon la tradition.

Les indigènes racontaient de leur côté :

« Ici, vécurent Adima, le premier homme, et Héva, sa femme. Tentés par le Prince des Rackasas (Géants ou démons), ils voulurent voir ce qu’il y avait au-delà du merveilleux Jardin mis à leur disposition par Brahma, curiosité fatale, car ayant traversé la mer en sautant d’un récif à l’autre, ils abordent une terre de désolation, dévastée par les mauvais esprits : le Dekkan (« Pays-du-Sud ») dont l’aspect ne tarde pas à épouvanter les téméraires transfuges. Voulant alors regagner leur beau jardin, ils constatent avec effroi la disparition de certains des rochers qui leur avaient servi de passerelle. Ainsi, Adima et Héva, condamnés à rester sur une terre hostile, connurent-ils désormais la tristesse de la condition humaine... ».

N’oublions pas qu’à Ceylan se trouve une montagne nommée « le pic d'Adam ».

En fait de paradis, Thomas et ses compagnons trouvèrent l’enfer de la jungle tropicale. Néanmoins, guidé par une étoile spirituelle, l’apôtre s’enfonça dans l’intérieur de l’île, finissant par arriver auprès d’un temple très ancien dont la tradition attribuait la construction aux anges, la première pierre, seule, ayant été posée par Adam. Ce temple devait se révéler comme étant le « temple du Graal » (le premier sur terre).

Nous rejoignons ici le récit de Wolfram d’Eschenbach, le troubadour germanique . « Le païen Flégétânis découvrit, en examinant les constellations, de profonds mystères dont il ne parlait qu’en tremblant. Il était, disait-il, un objet qui s’appelait le Graal. Il en avait clairement lu le nom dans les étoiles. Une troupe d’anges l’avait déposé sur terre puis s’était envolée bien au-delà des astres. Les anges étaient trop purs pour demeurer ici-bas. »

Nous pouvons ainsi constater que le Graal est un « objet céleste », ce qui en fait une réalité sur tous les plans, spirituel et matériel. Ainsi se rejoignent et se complètent les explications du Graal, coupe du Sang, de l’émeraude et du Livre de la Connaissance confondu avec le « Livre M » des Templiers et le « Livre aux 7 Sceaux » de l’Apocalypse.

Le « Sanctuaire » du Graal est, dans le récit traditionnel que nous suivons pas à pas, le reflet d’un Sanctuaire « célestiel » matérialisé sur terre. En effet, le temple cinghalais contenait douze tables de bronze gravées d’une très fine écriture.

Le récit de « Titurel » donne d’ailleurs une origine « asiatique » au Saint-Graal. Ces tables de bronze incrustées d’émeraude contenaient la Science des Sciences résumant le passé, le présent et l’avenir de l’Homme, depuis la création pré-adamique. Adam et Eve, ces premiers « Humains » d’après la Gnose, venaient d’ailleurs, d’une espèce autre venue visiter notre monde, dans des temps très anciens. Thomas découvrit les Tables, confia la découverte à un nommé Artabase (descendant des rois d'Arménie) ayant accompagné l’expédition , "homme de savoir versé dans la connaissance des parlers antiques". Celui-ci se mit en devoir de déchiffrer les signes gravés et transcrivit la traduction sur des rouleaux de papyrus.

Après de nombreuses étapes au cours desquelles le Graal séjourna successivement en Assyrie, à Jérusalem, à Rome puis en Espagne wisigothique, les Tables de Bronze furent déposées dans une crypte creusée dans le rocher de Montségur, temple solaire des Cathares d’Occitanie.

L’Allemand Otto Rahn chercha le Graal à cet endroit, avec raison, entre 1929 et 1936, au cours de plusieurs séjours dans la région pyrénéenne. Ses recherches n’aboutirent pas dans l’immédiat puisqu’une expédition allemande fut organisée en 1943 pour retrouver le Graal d’après les indications du chercheur allemand... (4)

En possession de ces tablettes, les savants d’outre-Rhin n’ayant pu déchiffrer le texte sacré, l’auraient enfoui à la veille de la défaite dans un glacier autrichien. Il est une certitude en l’espèce: l’existence réelle du Graal, objet « venu d’aileurs » et déposé sur terre par des « Etres Célestes » pour éclairer l’Humanité sur son sort et lui apporter la « Connaissance ».

Ainsi Montségur comme le Pic d’Adam à Ceylan, est devenu « le Château du Graal », le « Revolving Castle » de la Tradition Primordiale. Le Catharisme détenait, par la Science des Parfaits albigeois, certaines clefs de la connaissance graalique. Et ce n’est pas en vain que les Dualistes Cathares et Manichéens se réclamaient de Thomas, de son « évangile » et de son « apocalypse ». (5)

L’Eglise « officielle » qui partit en guerre contre cette Gnose, occulta le message et triompha du « Porte-Lumière » dans sa « Croisade contre le Graal ».

Ainsi, Montségur attend toujours le « Chevalier fol et pur » qui révèlera au monde le message lumineux du Graal.

S’il ne devait pas en être ainsi, la Terre devrait attendre l’ouverture du « Septième Sceau » du Livre de l'apocalypse de Jean pour connaître la vérité du Liber Mundi qui est aussi le Graal sur tous les plans, à une date qui nous est clairement indiquée par lapôtre de Patmos.

Bibliographie:

  1. Otto RAHN, La Croisade contre le Graal (Stock-Paris, 1933)
  2. Déodat ROCHE, Etudes Manichéennes et Cathares (Ed. Véga, Paris,1952).
  3. J. DORESSE, L'Evangile selon St Thomas (Plon-Paris, 1961).
  4. Cf J-M. ANGEBERT, Hitler et la Tradition Cathare (Laffont-Paris, 1971).
  5. L'Apocalypse qu'écrivit St Thomas est un texte prophétique d'importance primordiale, hélas perdu.

source: De Montségur au Pic d'Adam (Michel Angebert)

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Le Graal selon... Émile Boissier

Le Graal selon... Émile Boissier

À travers l’Éther pur, la blanche théorie
Des séraphins, descend sur l'esquif argenté
Des nuages, portant – mystique allégorie –
Le sang du Christ, gardé dans un vase enchanté.

Ils planent dans le ciel, – musique aérienne, –
Mélodique concert des ailes de saphir.
Symphonie égalant la harpe éolienne
Dans un rhytme plus doux que celui du Zéphyr.

L'un porte dans ses mains, aux blancheurs cygnéales,
Le Saint-Graal béni, – symbole des vertus, –
Et, dans un appel clair comme un coup de cymbales,
Vient le poser aux pieds des chevaliers d’Artus,

Les trente chevaliers, devant cette relique
Se prosternent, pieux, le coeur reconnaissant,

Remerciant Jésus, et chantent un cantique
Qui vibre dans l'azur, fier et retentissant.

Alors, très lentement, remontent dans l’espace,
Célestes messagers, les anges du Graal,
Planant toujours plus haut, plus haut, puis tout s’efface
Aux yeux de Lohengrin, le fils de Parsifal.

source: Prélude de Lohengrin (Émile Boissier)

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Le Graal selon... Esonews

Le Graal selon... Esonews

On raconte que durant la dernière année du XII° siècle, soit quatre ans avant le siège puis la prise de Constantinople par les croisés francs appuyés des Vénitiens cupides, un pélerin russe appelé Antoine, qui deviendra plus tard l’archevêque de Novgorod, parcourait les sanctuaires de l’empire d’Orient dressant un catalogue des principales reliques rencontrées. Son manuscrit qui ne fut publié qu’en 1872, nous apprend que lors de sa visite à la basilique Sainte-Sophie, Antoine avait remarqué un petit vase de marbre d’apparence, dont on disait qu’il avait été utilisé par Jésus Christ le Jeudi Saint lorsqu’il célébra la dernière Cène.

Nous n'avons pas été autorisés à recopier ici le texte intégral. Nous vous invitons à le consulter sur le site original:

source: Le Graal (Daniel Castille)

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Le Graal selon... Église Orthodoxe Celtique

Le Graal selon... Église Orthodoxe Celtique

Dans ce vaisseau de l’éternelle promesse, dès l’heure de la Mystique Cène, Tu T’épanches inépuisablement vers l’homme, ô Jésus-Christ, notre Dieu.

Par le calice triomphal, Tu offres Ton Corps précieux et le Sang rédempteur de Tes plaies, baumes aux vertus innombrables, guérison de nos âmes.

Voilà le prix de la foi incorruptible : l’émeraude mystérieuse, la coupe qui déborde, le Graal du salut qui demande l’espérance et donne la charité.

Aux preux obstinés le vase illustre, lumière indicible de la queste, pour la fortune des rois pieux, le bonheur des peuples et la bénédiction de la terre.

Par les prières des saints, puisse-t-il à nouveau susciter le Monarque de justice et de paix, et combler nos coeurs assoiffés de Te connaître, ô Christ bien-aimé.

source: Tropaire du saint Graal (Église Orthodoxe Celtique, éparchie de Suisse)

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Le Graal selon... Mythologie Celte

Le Graal selon... Mythologie Celte

Le mot provient de l'occitan gradal, aujourd'hui grazal .Il apparaît pour la première fois , à la fin du XIIe siècle , dans le PERCEVAL de CHRETIEN DE TROYES , et c'est un nom commun . Chez Chrétien , c'est un vase , chez les continuateurs de Chrétien , une écuelle ou une coupe , dans la version cistercienne , un calice , chez Wolfram von Eschenbach , une pierre , dans la version galloise archaïque , un plateau portant une tête coupée . L'objet a été largement christianisé , mais son origine celtique païenne n'est pas douteuse .

Il a comme modèle , aussi bien en Irlande qu'au Pays de Galles , les chaudrons de résurrection , d'abondance et d'inspiration , des écuelles inépuisables , des fontaines de santé . De multiples interprétations ont été données au cours des siècles à cet objet mystérieux qu'on a rapproché de l'Évangile de Nicodème . La version orthodoxe en fait un vase d'émeraude dans lequel JOSEPH D'ARIMATHIE aurait recueilli le sang du Christ au moment de la mise au tombeau , mais les courants chrétiens marginaux lui ont donné bien d'autres significations . Dans l'optique proprement celtique , le Graal est un symbole de puissance et de totalité lié aux idées d'abondance , de connaissance et d'immortalité , et le rituel décrit à propos du Graal relève des antiques cérémonies d'intronisation royale , probablement pour mettre en valeur le concept d'une royauté idéale et universelle incarnant sur terre l'archétype du divin .

D'ailleurs l'une des formes du mot dans les textes du moyen âge , la forme "sangréal" , est significative par son ambiguïté . Selon la césure opérée dans le mot , on peut y voir aussi bien le "Saint Graal " , conforme à la légende de Joseph d'Arimathie , que le "Sang Real " (Sang Royal ) , indication d'une lignée réelle et initiatique . Tous les textes relatifs au Graal insiste sur l'importance d'une lignée prédestinée à la garde du Graal , c'est à dire matrilinéaire : Perceval est le fils de la sœur du ROI PÊCHEUR . Plus qu'un objet , le Graal serait le symbole de la transmission de secrets initiatiques de génération en génération .

source: Le Graal (Mythologie Celte)

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Le Graal selon... La France pittoresque

Le Graal selon... La France pittoresque

A Juillé, dans la Sarthe, existe encore le vieux donjon d'un château en ruines, détruit à la fin du XVIe siècle sur ordre d'Henri IV punissant son seigneur d'avoir donné asile aux gens de la Ligue qui le combattaient. L'ombre de cette relique fortifiée cache encore le secret que, dans certaines veillées, se racontaient nos Anciens dans les chaumières. Il se disait alors que, dans les sous-sols du vieux donjon, existait un caveau dont le rocher du fond avait la particularité de s'ouvrir à minuit, le jour de Noël, pour laisser entrevoir une cavité emplie d'innombrables richesses.

Ce spectacle d'un trésor caché durait le temps que les douze coups de minuit mettaient à sonner, et le danger était grand d'essayer de le regarder plus longtemps car alors les parois se resserraient subitement. Un imprudent, attiré par l'éclat de l'or et des pierreries, s'y risqua pourtant ; Paul Duvallin conta en 1879 l'histoire qu'il disait tenir d'un sien aïeul qui lui aurait affirmé la tenir de son propre aïeul, André du Val de lin, qui aurait vu « la cache » !

C'était un secret qui ne se transmettait que de père en fils, selon un usage de notre campagne où il ne faut jamais confier un secret aux filles qui racontent toujours tout à leur confesseur et à leurs amants. L'origine de cette histoire de famille remontait aux temps des croisades, quand l'un de ses ancêtres, Hubert de Faudoas, était page de Guillaume de Beaujeu, un grand Maître de l'Ordre du temple tué à Saint Jean d'Acre en 1291, lors de l'assaut de la cité par les Musulmans. Devenu chevalier du Temple chargé de la garde du trésor de l'Ordre, l'ancêtre Templier aurait dissimulé l'or du Temple afin de le mettre hors de la portée des prétentions royales visant à l'élimination du pouvoir templier. Le gardien du trésor espérait ainsi pouvoir faire renaître l'Ordre, mais l'élimination physique de ses membres, la séquestration de toutes ses commanderies, et un secret trop bien gardé, rendirent à jamais impossible la renaissance du Temple. Toutefois, avant d'être lui-même envoyé au bûcher, Hubert de Faudoas avait eu le temps de confier le secret du trésor caché dans les souterrains du château de Juillé à l'un des siens.

Il lui avait dit avoir ramené de Terre sainte, un serrurier arménien qui détenait le pouvoir de faire ouvrir et fermer les portes sans utiliser de clés, uniquement par la vibration émise par un gong ou par une cloche. En utilisant cette magie, il avait donc fait aménager une cavité secrète dans le caveau de son château de Juillé, dont les parois du fond s'entrouvraient une seule fois dans l'année, au bruit de la cloche de l'église voisine sonnant minuit le jour de Noël. Toutefois, pour empêcher qu'on emporte le trésor, l'ouverture de la cavité ne durait que le temps de la résonance des cloches. Afin que ce secret soit préservé, le serrurier arménien et ses compagnons qui avaient travaillé à cette cavité, avaient été précipités dans les oubliettes du château. Seul l'héritier mâle des Faudoas était dépositaire du secret, héréditaire, de l'or du Temple.

Le trésor déposé là provenait des richesses de l'Ordre, ramenées de l'îlot forteresse de Rouad, en Syrie, au moment où les Croisés étaient chassés de Terre sainte, mais aussi d'une partie de l'or que Guillaume de Beaujeu aurait rapporté de ses mystérieux voyages maritimes en terres inconnues, quand il n'était encore qu'un simple chevalier. Afin de faire oublier l'ombre de son Templier d'ancêtre aux autorités royales conscientes d'avoir été bernées par l'Ordre, la famille d'Hubert de Faudoas se fit discrète durant des générations, en se contentant de gérer ses terres autour de son château féodal. Mais, à la fin du XVIe siècle, un mauvais choix politique attira une nouvelle fois le courroux royal sur elle. Ayant donné asile à des membres influents de la Ligue qui fuyaient la colère dHenri IV, leur château de Juillé fut démantelé, seul le donjon fut épargné de la démolition. La famille Faudoas dut alors se disperser dans ses fermes d'alentour pour y trouver asile et subsister.

Plus d'un siècle après cette démolition, Jean Faudoas était le dépositaire du secret de famille, et ses activités de laboureur dans la paroisse de Juillé ne lui permettant pas de nourrir décemment ses enfants; il décida d'aller, lors de la prochaine nuit de Noël, faire un prélèvement sur le trésor du Temple afin de disposer d'un peu plus d'aisance.

Connaissant les dangers de l'opération, avec le risque de rester enfermé dans la cave du trésor, mais ne pouvant, par serment familial, partager son secret avec personne, Jean Faudoas demanda toutefois à André, son frère de lait avec lequel il partageait son quotidien de laboureur, de se soucier de lui le lendemain de Noël. S'il n'était pas reparu à leur ferme du Val de lin à ce moment là, il lui demanda, en exigeant le secret de tout cela par serment, de venir voir dans le caveau du vieux donjon s'il avait laissé une trace de son passage. Et si cela était, de faire disparaître cette trace et de n'en jamais parler à personne.

Quand Noël arriva, André assista à la messe de la nativité en l'église de Juillé, mais il ne vit point Jean. Lorsque les douze coups de minuit sonnèrent pour célébrer l'eucharistie, chacun demanda à Dieu de lui accorder plus de faveurs que de soucis dans l'année qui viendrait. Quand la messe fut dite, les paroissiens regagnèrent leurs logis en chantant des prières pour se réchauffer l'âme dans la nuit d'hiver.

Le lendemain, André n'aperçut pas Jean au Val de lin. Fidèle à son serment, il conserva ses inquiétudes pour lui et, malgré le grand froid d'une forte gelée qui rendait la surface de la terre glissante, il s'équipa d'une torche et d'un bâton pour se rendre, le soir venu, dans les ruines du château. Il connaissait le sentier de ronces qui menait au caveau du vieux donjon, pour l'avoir parcouru étant enfant, lors de jeux partagés avec Jean. Ayant apporté quelques braises dans sa boîte à cendres, il alluma sa torche lorsqu'il parvint à l'escalier aux marches disjointes, qui menaient dans les entrailles de la tour. Le chemin conduisant au caveau était sombre, et André n'était pas certain que l'âme des défunts seigneurs de Juillé le laisserait en paix quand il pénétrerait dans leur sanctuaire. Enfin, tremblant un peu, il pénétra dans le caveau, mais l'éclat de sa torche était insuffisant pour dissiper toute l'ombre de ces lieux.

André remarqua que la dalle qui recouvrait l'un des tombeaux était restée ouverte, dégageant un passage qui s'ouvrait sur un escalier s'enfonçant dans un puits d'ombre. Luttant contre sa peur, mais comprenant qu'il s'agissait là de la trace dont lui avait parlé Jean, André s'engagea dans la descente. Après quelques marches, il pénétra dans une petite fosse vide de tout sarcophage. L'explorant alors à la lueur de sa torche, il remarqua que le mur du fond présentait comme une fissure, une fente si mince qu'elle n'était visible que par l'espèce de filet sanguinolent qui paraissait avoir jailli en son milieu. Au pied du mur, au centre d'une tâche rougeâtre, se trouvaient comme des bouts de doigts sectionnés à hauteur de la première phalange. Il y avait aussi un objet brillant, qui paraissait avoir roulé là ; on aurait dit un calice qui brillait de mille feux sous l'éclat de la torche, comme une énorme pierre précieuse qui se serait échappée du mur. Il n'y avait rien d'autre.

André s'efforça alors d'ébranler le mur, le frappant avec son bâton, mais il ne s'en échappait nulle résonance creuse, et aucune voix ne répondait à ses appels. L'interstice de la fissure, qu'il devinait plus qu'il ne la voyait, était trop mince pour permettre d'y introduire même la lame de son poignard. Aux débris sanglants qu'il avait ramassés au pied du mur, André devina qu'un drame s'était déroulé là, et que Jean en était sûrement la victime. Impuissant face au mur, et commençant à suffoquer dans la fosse, André ramassa le ciboire, remonta, et referma la dalle du sarcophage afin d'effacer la trace du passage secret. Il sortit du caveau et rejoignit sa ferme en méditant sur le sort advenu à son frère de lait. Il se doutait bien que le mur contenait la clé du mystère de la disparition de Jean mais, tenu par son serment, il ne pouvait se parjurer en demandant de l'aide.

Après quelques jours de réflexion, tourmenté mais soucieux de ne pas encourir la colère divine, André décida de confesser une partie de cette affaire au curé afin d'obtenir que soit dite une messe à la mémoire de Jean. Pour prix de cette dévotion, il remit le ciboire au curé en lui affirmant que tel était le voeu de Jean avant qu'il disparaisse, mais il ne dit pas un mot sur le passage secret du caveau sous le donjon.

Lui-même tenu au secret confessionnel, et ne sachant comment justifier la présence d'un ciboire décoré de pierres précieuses dans sa paroisse, le curé de Juillé remit l'objet à l'évêque du Mans par le biais d'une offrande à la Vierge Marie.

Surpris de la beauté de cette oeuvre, l'évêque la fit analyser et expertiser par des orfèvres, sans toutefois révéler comment elle lui était parvenue. Mais bientôt des rumeurs circulèrent sans que l'on sache qui les propageait, disant que le Saint Graal venait mystérieusement de réapparaître en terre celtique du Maine. Le ciboire dAndré était en effet en moldavite, cette pierre classée précieuse, d'une gemme brun vert, qui provient de Moravie où l'on dit qu'elle est d'origine météorite. Or les légendes celtiques du roi Arthur et de ses chevaliers de la Table ronde, prétendent que le Saint Graal, qui aurait recueilli le sang du Christ, aurait été taillé dans cette gemme. Ainsi, le ciboire de Juillé entrait secrètement dans la légende. Trouvant sans doute trop pesant le poids du mystère de cet objet brusquement ressuscité, l'évêque du Mans fit don du précieux calice au Saint Père Benoît XIII, qui venait d'inaugurer son pontificat.

Le trésor du Temple et son refuge secret sont toujours enfouis sous les ruines d'un vieux château. André conserva son secret : il avait vu le Saint Graal ! Selon la tradition, il le transmit à son fils en exigeant le serment de la préservation du secret familial. Lui-même le transmit à son fils pour suivre le cours du temps. Cette... étincelle d'un morceau de légende poursuivit son chemin mais, aujourd'hui, n'ayant qu'une fille pour héritière, je confie le secret familial à ma plume pour réveiller les Templiers !

source: Le trésor des Templiers caché dans la Sarthe ? (Paul Vallin)

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Le Graal selon... Lycée Agricole de Lavaur

Le Graal selon... Lycée Agricole de Lavaur

De Jésus Christ aux Chevaliers de la Table Ronde

Il existe de nombreuses versions de l'histoire du Graal, autant médiévales que modernes. Le Graal est souvent représenté comme la coupe utilisée par Jésus lors de la Cène. Elle fut conservée par Joseph d'Arimathie, le disciple secret qui ensevelit le corps de Christ.

Joseph d'Arimathie aurait utilisé cette même coupe pour recueillir le sang s'échappant du côté droit de Jésus en croix, après que le soldat l'eut transpercé pour s'assurer que le Crucifié était bien mort. Ce sang le nourrit ensuite miraculeusement pendant sa captivité dans une prison de Judée.

Joseph et son fils Josephus emportèrent ensuite le Graal à travers l'Empire romain, célébrant la messe devant une table ronde.

La confrérie qu'ils créèrent parvint jusqu'en Bretagne. Plusieurs générations après son arrivée en Bretagne, le Graal apparut brièvement à la cour du Roi Arthur, remplissant ses chevaliers de joie et d'émerveillement. Lorsqu'il disparut, les chevaliers de la Table Ronde jurèrent de se lancer à sa recherche, pendant un an et un jour.

Merlin l'Enchanteur prédit qu'à la cour du roi Arthur se lèvera un Chevalier d'une si haute spiritualité et d'une pureté d'âme si achevée qu'il pourra seul être le Gardien du Graal.

C'est d'abord Perceval, élevé par sa mère au profond d'une forêt, ce qui protège des souillures du monde, qui semble sur le point de réussir. Mais, bientôt, Perceval semble indigne de posséder la relique, et c'est Galaad, le pur d'entre les purs, qui conduira à bien la Quête du Graal, avant d'être admis au paradis.

La quête d'Indiana Jones.

" Indiana Jones et la dernière Croisade " est un film de Steven Spielberg, avec Harrisson Ford et Sean Connery sur un scénario de Jeffrey Broan. Un livre fut publié en 1989 par les éditions Press Pocket.

Indiana Jones est un archéologue. Son père a été enlevé par les nazis, et est retenu prisonnier dans un château. Il a consacré sa vie à la recherche du Graal, dont le résultat est consigné dans un carnet dont les nazis se sont emparés. Ils cherchent le Graal pour être plus puissants.

Indiana part à la recherche de son père, et il doit retrouver le Graal avant les Nazis.

Le Graal présenté dans ce film est la Coupe de Jésus Christ : elle est donc très simple, car elle appartenait à un charpentier. Ce ne peut donc être une coupe en or, digne d'un roi, comme l'avait imaginé Donovan, l'allié des Nazis.

Elle est gardée depuis de nombreux siècles dans un temple par un vieux chevalier, qui avait fait le serment de la garder jusqu'à ce que quelqu'un le batte au combat. Cette coupe a le pouvoir de donner l'immortalité à celui qui y boit. Mais si elle sort du temple dans lequel elle est gardée, elle perd tout pouvoir. Les Nazis essaient de sortir du temple en emportant la coupe, ce qui provoque l'effondrement du temple, et la disparition de la coupe au fond du précipice.

source: Heroïc Fantasy: La Coupe du Graal (Benjamin Martinez et Fabien Puech)

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Le Graal selon... Religiologiques

Le Graal selon... Religiologiques

GRAAL (pluriel gréaux) est un nom masculin qu'on trouve répandu au Moyen-Âge, notamment du XIe au XVe siècle (1). À cette époque, il désigne communément une coupe, un vase (de cratalem, qui se rattache au grec kratêra) (2). Lui est donc associée l'idée de contenant, grazal (provençal); le grial (espagnol) est équivalent au calix, d'où calice; il est aussi marmite, chaudron (calderon) (3).

Le mot Graal évoque aussi les bassins, les fontaines, les entrées souterraines, les grottes... Ainsi, l'étymologie germanique permet d'en étendre le sens à la tombe (graben = creuser, Grab = tombe), également liée à l'idée de contenant.

Le crater était un vase où l'on mélangeait l'eau et le vin; c'était aussi un réceptacle à huile. En 1150, le moine Hélinand de Froidmond assimile gradalis (= graal) et scutella (écuelle) (4).

Si l’on s’en réfère à la théorie élaborée par Gilbert Durand dans les Structures anthropologiques de l’Imaginaire, on comprend dès lors pourquoi de cette idée de contenant lié à l’oralité (grasal, grasale, gresel), on soit passé, dans les romans arthuriens du Moyen-Âge, au Saint Graal, vase mystique. Il semble en effet qu’il y ait attirance entre les schèmes de l’intimité de la nutrition et ceux de la mystique. Idée vérifiée par le traitement parallèle que nous avons souvent souligné dans les romans arthuriens entre les personnages sacrés et les chevaliers, dans leur rapport aux dames et au temps (5).

Au XIIIe siècle, la Quête du Saint Graal devient la fin ultime de toute chevalerie. Celui-ci est encore décrit comme coupe d'abondance dans le Roman en Prose lorsque, le jour de la Pentecôte, les Chevaliers de la Table Ronde étant réunis, apparaît un vieillard en robe blanche tenant un jeune chevalier vêtu d'une armure couleur de feu (Galaad), qui annonce au Roi et à ses compagnons la venue du Graal, lequel se manifestant dans les airs, remplit la palais de parfums et charge les tables de mets succulents. Les Chevaliers de la Table Ronde jurent tous alors, après Gauvain, de se mettre en campagne, toute affaire cessante, pour découvrir la vérité du vase très précieux, à la fois nourricier et but d’une quête spirituelle.

Au terme de cette Quête, seuls trois chevaliers, les plus jeunes et les plus purs, Bohort, Perceval et Galaad parviendront au château du Graal, ils assisteront à une messe dite par Josephé, le fils de Joseph d'Arimathie, au cours de laquelle Jésus-Christ leur apparaît, et assisteront aux mystères du Graal et de la lance qui saigne.

Mais un seul d'entre eux, Galaad, sera admis à contempler l'intérieur du Vase; ayant considéré les choses spirituelles qui s'y trouvent, il sera ravi au ciel. «Depuis lors, il n'y a jamais eu aucun homme, si hardi fût-il, qui aie osé prétendre qu'il l'avait vu.» (6)

La mystique du vase mystique est d’ailleurs très présente à l’époque médiévale dans la pensée chrétienne, notamment grâce au culte de la Vierge Marie développé par saint Bernard. Adam de Saint-Victor, dans un hymne à la Vierge, l'interpellait ainsi:

Une autre interprétation fait ressortir la parenté entre Graal et Calx, la pierre blanche, chaux, ou pierre brûlante, épurante, liée à la pureté, ou encore au calx, le talon.

René Guénon propose aussi Gradale: livre ou graduale (graduel). C'est le sens de la Parole perdue, de la parole originelle à retrouver, d'où la nécessité d'une Queste. Graduel, c'est aussi le Grand Livre de la Nature des Alchimistes, le Liber Mundi, révélation du Monde. Dans l'Apocalypse de Jean, il s'identifie à L'Arbre de Vie. On est ici proche du symbolisme de la Croix et l'on retrouve dans certaines régions les instruments du supplice du Christ associés au Graal et à la Lance de Longin comme les symboles du Graal et de la Lance sont associés à la première parole du Coran.

Partant de la signification que lui donne Wolfram von Eschenbach (pierre d'émeraude tombée du front de Lucifer dans laquelle fut taillé le Graal), l'herméneutique rapproche les verbes latins cælere = orner et cædere = tomber, immoler. Cædes prend le sens de sang versé. En français en dérive césure (= taille de pierre). Les pierres taillées cultuelles renvoient ainsi au mythe du Grand Architecte, et il faut se rappeler que les Tables de la Loi étaient des pierres taillées.

Projection verticale de la clef de voûte céleste, la pierre d'exil (lapis exilis) ou pierre du ciel (lapis coelis) est identique au rocher d'émeraude qui forme le seuil du pays de Qâf, dans la tradition musulmane, à la fois centre du monde et son extrémité. Lieu intermédiaire entre le monde terrestre et le monde angélique, il est celui où s'incorporent les esprits et se spiritualisent les corps, celui du Principe eucharistique dont se nourrissent les élus (7).

L'as de coupe du tarot représente ainsi une coupe-Graal s'élevant en château à sept tours (8). Il symbolise les sphères célestes. Le Graal est encore château voué à l’inaccessibilité. La problématique se pose donc dans un contexte lié au ciel et à ses projections terrestres, architecturales. D'où l'importance du burin, le ciseau du graveur. Le cælator est le ciseleur et aussi l'architecte.

La Pierre-Table-Livre est aussi La Table d'Émeraude des Alchimistes, et les Hermétistes désignaient volontiers le Christ comme la véritable pierre philosophale et comme la véritable Pierre d’Angle.

En même temps, le contenant Graal est, d'une manière mystérieuse, identifié à son contenu, à la figure de l'aqua permanens, le Mercure, véritable vase caché, jardin philosophique où notre soleil naît et se lève.

La référence indo-européenne renvoie l'origine du Graal à la racine KERT- soit tordre, tresser, car l'on peut penser que les premiers objets-contenants étaient confectionnés en tresses (corbeilles). Curieusement, cette idée de claie, qui figure aussi dans la légende de la cathédrale d’osier de l’abbaye de Glastonbury, refuge supposé du Graal, est aussi celle du lien, de l'attache (cratis), et l'on voit bien en quoi le graal est le lien qui unit les chevaliers d'Arthur dans leur Quête. Elle a, en même temps, donné hort, hourt (palissade) et behort (tournoi), en espagnol bohordo (petite lance), images qui sont loin d'échapper à l'univers arthurien. C'est sans doute pour cela que les fêtes allemandes du Moyen-Âge étaient appelées des Graals.

La racine KER signifie Cœur, cette image est aussi proche de (9) la symbolique développée dans les romans arthuriens. Le graal comme contenant du sang du Christ, ou Saint Graal, signifierait aussi Sang Réel (voir l'anglais Sangrail). L'évolution du mot est ici liée au développement, à l'époque des croisades, du culte du Précieux Sang et, mutatis mutandis, du Sacré Cœur, etc.

Cette problématique du sang n'a pas manqué de provoquer grandes déraisons, et l'on se souvient de l'intérêt que les nazis portaient, en le sortant de son contexte, au Graal dont ils avaient entrepris la quête (10), mêlant là délires d'interprétation fondés sur le sang et obsessions racistes.

La thématique du graal est, on le voit, très riche, véritable carrefour sémantique que vient confirmer l'analyse historique. [...]

Bibliographie:

  1. Louis-Ferdinand Flutre. Table des noms propres dans les romans du Moyen-Age. Poitiers: CESCM 1962, 324 p.
  2. R. Grandsaignes d'Hauterive. Dictionnaire d'Ancien français. Paris: Larousse, 1947.
  3. Ph. Lavenu. L'ésotérisme du Graal. Condé sur Noireau: Corlet, 1983.
  4. J. Markale. La femme celte. Paris: Payot, 1987, p.253.
  5. G. Bertin. Figures de la Femme et visages du temps. Dans Le Conte du Graal de Chrétien, Colloque Perceval, Bagnoles de l'Orne, CENA, 1994.
  6. Les Romans de la Table Ronde. J. Boulenger (éd.). Paris: Plon, 1941.
  7. P. Ponsoye. L'Islam et le Graal. Paris, 1957, p. 68.
  8. Lavenu, op.cit.
  9. E. Jung. et M.-L. Von Franz. La Légende du Graal. Paris: Albin Michel, 1988.
  10. Otto Rahn. Kreuzag Gegen Gral. Fribourg en Brisgau, 1943 (traduit en français en 1944 sous le titre Croisade contre le Graal, grandeur et chute des Albigeois).

source: Étymologie du Graal (Georges Bertin)

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Le Graal selon... L'Essentiel

Le Graal selon... L'Essentiel

Jean Markale est aujourd’hui en France la mémoire vive et vivante du Graal. Son oeuvre sur le sujet est immense, née d’une recherche incessante tant littéraire qu’intérieure, littérale que symbolique, tant aux sources qu’aux confluents des mythes. Car si le Graal est, selon la version la plus connue, ce vase qui aurait servi à recueillir le sang du Christ, il est aussi ce creuset fédérateur d’une certaine culture européenne, où se mèlent et s’expliquent bien des arcanes de l’antique religion des celtes, du christianisme et de la gnose et, surtout, de l’homme lui-même et de son évolution. Nous lui avons posé quelques questions sur le sujet.

François-Marie Perier : Jean Markale, vous souvenez-vous quand, pour la première fois, vous avez entendu parler du Graal, et ce que cela a évoqué en vous?

Jean Markale: La première fois que j’ai entendu parler du Saint Graal, c’était à Paris, en classe de troisième, par un jeune professeur qui était passionné par le moyen-âge, plus particulièrement par les romans de la Table Ronde. Et ça m’a rappelé les souvenirs de légendes concernant les fées de Brocéliande, car j’ai passé toutes mes vacances d’enfance dans cette forêt de Brocéliande et j’ai entendu des histoires fantastiques et je me suis dit que c’étaient des histoires de bonnes femmes, des petits contes qui n’étaient pas connus en dehors de la région, et voilà que dans le programme scolaire, je retrouvais ces héros fantastiques, cette histoire mystérieuse du Saint Graal, et pour moi ça a déclanché un intérêt accru pour ces légendes et pour l’origine surtout de ces légendes en essayant d’aller le plus loin possible dans le temps pour découvrir d’où ça venait. En somme je suis tombé dans le Graal comme Obélix est tombé dans le chaudron et depuis je n’ai pas pu en sortir.

Quelle a été l’évolution de votre quête de la vérité du Graal ?

La première étape, ça a été de lire le plus possible tout ce qui concernait ces fameux romans arthuriens, ces romans de chevalerie. Dans un premier temps, donc, ça a été l’étude de textes littéraires du Moyen-Age. Et comme je disais, j’ai eu la curiosité d’aller voir plus loin, je considérais que c’était d’origine celtique. Mais je ne doutais pas que c’était trés discuté. Il y a avait toute une école universitaire qui prétendait que Chrétien de Troyes, par exemple, était le créateur de tout ce cycle, que c’était purement quelque chose de clérical et de médiéval.

Les origines du Graal

Vous voulez dire que certains avaient récupéré le mythe pour le christianiser ?

Même pas : que le mythe était créé par les poètes du Moyen-Age. Pour certaines écoles. D’autres, que j’ai retrouvé en Sorbonne, comme Jean Frappier, étaient partisans, eux, de l’origine celtique de tous les romans. Et c’est cette école là qui, maintenant, est considérée comme valable. C’est-à-dire que plus personne ne pense que ça a été inventé au Moyen-Age, parce qu’on a retrouvé des quantités de textes qui sont bien antérieurs aux romans du douxième et du treizième siècles. Alors, donc, à l’époque, je me suis acharné à vouloir démontrer l’origine celtique de tous ces récits. Pourquoi? Parce-que je suis breton aux trois-quarts, et un quart irlandais, et par conséquent je suis même allé voir dans les textes irlandais, dans les textes du pays de Galles, le pays de Galles étant du point de vue linguistique un pays très voisin de la Bretagne. Alors il a fallu quand-même aller voir du côté de la linguistique, et du côté aussi de l’archéologie, pour mettre en rapport les récits eux-mêmes avec le contexte culturel, si l’on peut dire, qui nous vient des découvertes archéologiques.

Et plus tard d’ailleurs, je me suis interessé aux monnaies gauloises, qui sont parfois l’illustration de certains récits, antérieurs, que nous retrouvons en Irlande.

Les symboles du Graal

Les récits du Graal ?

Les récits de la mythologie celtique, où l’on retouve les symboles de la quête du Graal.

C’est à dire? Il y a une coupe?

Il y a un chaudron, le chaudron d’abondance, mais on trouve également l’épée d’Arthur. Par exemple, dans un récit qu’on peut faire remonter au septième siècle, il y a une épée magique qui s’appelle Kalad Bolg. Et c’est ce mot là qui est devenu Kaled Fourch, en gallois et en breton, Excalibur en français et en anglais. Le mot kalad boldges est très net : kalad, ça veut dire dur, fort, violent, et bolg, la foudre : “Foudre violente”, c’est le nom de l’épée d’Arthur. Parmi ces objets, il y a également une lance qui a la particularité d’être toujours violente et qu’on ne peut calmer qu’en la trempant dans un sang contenant du sang humain. C’est la lance du Graal. Et puis il y a le chaudron d’abondance... Il y a un quatrième objet : c’est une pierre. Une pierre qu’on appelle la pierre de Fal, la pierre du destin.

Fal signifie destin?

Non, ça veut dire phallus. Mais cette pierre crie chaque fois qu’un futur roi va s’asseoir dessus. C’est un rituel d’intronisation magique du roi chez les irlandais d’avant le christianisme. Ces objets, on les retrouve dans le mythe du Graal, avec la lance, le chaudron, avec l’épée d’Arthur, avec la pierre dont il faut retirer l’épée, et c’est comme ça qu’on a l’épée de souveraineté. Dans la version allemande de Wolfram Von Eischenbach, le Graal n’est plus un vase mais une pierre tombée du ciel. Il y a quand même des coïncidences...

De l’émeraude de Lucifer à Pilate et plus loin encore

A propos, je ne me rappelle plus selon quelle source, mais j’ai entendu que le Graal aurait été taillé sur l’émeraude que portait sur le front Lucifer lors de sa chute...

C’est une des versions. Elle est gnostique, elle provient du Moyen-Orient. On en trouve des traces dans deux évangiles dits apocryphes : l’évangile de Nicodème et les actes de Pilate.

Dans les textes qui ont été retrouvés en 1945 à Nag-Hammadi, en Egypte?

C’est cela. D’après cette tradition, effectivement, la pierre tombe du front de Lucifer lorsqu’il est précipité dans l’abîme. Parce que c’est une pierre de lumière. Et elle tombe aux pieds d’Adam et Eve au paradis ? Et quand ils sont chassés, ils ont le droit de l’emporter, et elle se transmet de génération en génération... Et elle arrive aux mains de Ponce-Pilate...

Pierre-Ponce Pilate...

(Rires) Le langage des oiseaux encore. Ce qui est important, c’est que Ponce Pilate fait tailler ça en forme de coupe et la remet à Joseph d’Arymathie, qui était son ami, quelqu’un de très influent, et d’après cette légende, c’est Joseph d’Arymathie qui recueillit le sang du Christ à la descente de la Croix, qui met à l’abri le précieux dépot, qui va ensuite chercher un lieu sûr et qu’il va trouver, dit la légende anglaise, à Glastonbury.

Marie-Madeleine, le Christ solaire et l’alchimie

Pour en revenir aux Gnostiques, c’est aussi dans les textes de Nag Hammadi qu’on trouve une allusion au fait que Marie-Madeleine aurait été l’épouse du Christ. Par la suite, des chercheurs ont émis l’hypothèse que ce Saint Graal qu’elle portait était en fait la descendance du Christ en elle : le Sang Royal, elle portait le sang du Christ en elle.

Dans les manuscrits du Moyen-Age, Saint Graal, c’est Sangréal, en un seul mot. Cela peut être décomposé en Sang Royal aussi bien que Saint Gréal.

Il y a une chose qu’on peut dire à propos du symbole, c’est que tous les récits nous décrivent des batailles épouvantables: les chevaliers se battent contre des monstres, contre des adversaires gigantesques, horribles... Ce sont des combats intérieurs, symboliques: ils combattent leurs terreurs, leur noirceur, tous leurs interdits pour aller plus loin. Ce sont des initiations successives, c’est lutter contre soi-même.

Je vous pose la question de manière nette : pour vous, qu’est-ce que le Graal ?

C’est la découverte de quelque chose qui est en soi, que tout le monde peut avoir : la réalisation de l’être. Le tout est de le découvrir au terme d’une quête, c’est-à-dire d’une série d’initiations. II y en a qui y arrivent, il y en a qui n’y arrivent pas. Chrétien de Troyes, qui en parle donc le premier dans son conte du Graal nous dit que Perceval voit une très belle jeune fille qui porte un Graal d’où émane une lumière étonnante. Mais il ne nous dit pas ce qu’il y a dedans. Ce sont les continuateurs de Chrétien de Troyes qui ont placé dedans le sang du Christ. Il y a une synthèse des différents mythes qui a été faite, pour différentes raisons. Mais à l’origine, on ne sait pas ce qu’il y a dedans. On peut y mettre tout ce qu’on veut. D’ailleurs, le mot Graal provient de l’ancien occitan Gradal qui désigne un récipient servant à faire le cassoulet entre autres... La gastronomie n’est pas profane, elle est sacrée.

Puisque l’on évoque l’homme dans sa chair et les organes humains, le Graal est-il pour vous le crâne, le coeur, ou le sexe?

Je crois que c’est les trois. Ils sont absolument indissociables.

Mais cette énergie, à la base, est sexuelle?

Evidemment. Il faut faire remonter la kundalini... Cela se retrouve dans des techniques qui n’ont jamais été comprises.

Le sens du “mal”

Le Graal, c’est la lutte entre les ténèbres et la lumière. Actuellement, où est la lutte? Qu’est-ce qui incarnerait aujourd’hui la lutte entre le bien et le mal?

Elle est à la fois intellectuelle, économique et politique. Nous devons lutter contre les puissances qui nous oppressent. Si vous voulez, la lutte de la démocratie contre la dictature. En gros. Et aujourd’hui, c’est toujours le spectre du néo-nazisme. Mais il y a toujours les forces du bien qui réagissent: il y a toujours un Perceval ou un Galaad qui va découvrir le Graal.

Il y a une statuette maya qui représente Quetzalcoatl avec, derrière, collé à lui mais lui tournant le dos, Xolotl, le Lucifer amérindien : le mal s’incarne toujours avec le bien afin que leur lutte pousse les hommes à franchir des épreuves toujours plus grandes et à évoluer.

A cette égard, la légende de Merlin est révélatrice : pourquoi la légende, élaborée au treizième siècle, qui a fait du personnage historique un être mythologique, a-t-elle fait de Merlin le fils d’un Diable et d’une sainte femme ? Cela veut dire que Merlin est à la fois blanc et noir. Mais évidemment, les forces de lumière, du bien sont plus fortes que les forces de l’ombre. Et Merlin mit sa diablerie au service d’une humanité blanche.

Il y a aussi la figure récurrente de la grande prostituée.

Absolument. La reine Guenièvre, qui a été affadie dans les romans, puisqu’on lui donne un seul amant, c’est-à-dire Lancelot, devait en réalité se partager entre les chevaliers, parce que Guenièvre, qui représente la légitimité, la force, donne cette force aux chevaliers qui luttent pour elle.

Il y avait aussi en Inde des prostituées sacrées pour les initiés.

Dans la Bible, se prostituer, c’est sacrifier à la déesse mère. C’est donc altérer la religion Yahviste, celle du mâle. On retrouve aussi cela avec Marie-Madeleine. Si on lit un petit peu entre les lignes, on s’aperçoit que Jésus a été initié à la religion Yahviste, à la religion du père, par Jean-Baptiste dans l’eau du Jourdain. Mais on ne fait pas attention à la deuxième initiation, qui se trouve en Béthanie, quand Marie-Madeleine répand le parfum et essuie avec ses cheveux: c’est l’onction sacerdotale de la grande prostituée. Marie-Madeleine devait être très riche et ce devait être une grande prêtresse. Donc, Jésus, avec les deux initiations, réconcilie la religion du père avec la religion de la mère. Ce qui ne plaît pas à Judas qui se met à rouspéter : “A quoi ça sert de gâcher cet argent...” et qui trahit pour ça: il ne trahit pas pour les trente pièces d’argent ou les trente deniers: c’est tout simplement parce qu’il a trahi la religion du père.

Est-ce-que, dans les quêtes initiatiques des différents héros, il y a un parcours initiatique avec des épreuves récurrentes, ou bien chacun, à sa manière, montre-t-il une voie différente ?

Ce sont des quêtes solitaires en fait. Mais de manière générale, on peut constater ceci : chaque fois qu’ils sont sur le point de réussir, ils sont tentés par une femme qui vient s’interposer, qui constitue un obstacle. Cette femme va les détourner de leur but pour les mettre à l’épreuve en fait. S’ils dépassent l’épreuve, ça va, ils vont réussir, sinon, ils vont régresser, ils vont revenir en arrière.

C’est aussi cet appel de la terre-mère de l’anima qui n’a pas été domptée et rédemptée complètement.

Oui. Alors l’exemple typique, c’est Lancelot: Lancelot n’a qu’une idée en tête : c’est Guenièvre. Il dit qu’il cherche le Graal, mais en réalité il cherche la femme, dans toute sa splendeur.

Et Morgane et les créatures de morgane s’interposent continuellement et lui font des propositions malhonnêtes. Il résiste, parce qu’il n’aime que Guenièvre, et il est complètement obnubilé par le personnage de Guenièvre. Mais, à chaque fois, il franchit une étape pour aller plus loin. C’est tout à fait typique. Morgan n’est pas une mauvaise fée, elle est là pour présenter les obstacles que les chevaliers doivent franchir.

La femme, clef du Graal

Il y a aussi la relation entre le Diable et la femme: il semble que la femme soit le véritable enjeu de la lutte : si l’homme vainc le mal, il conquiert la femme, et s’il conquiert la femme, il vainc le mal.

Oui, mais on a voulu diaboliser la femme au Moyen-Age, et l’étude aprofondie des romans de la Table Ronde montre qu’on a voulu peu à peu occulter la femme. Elle avait un rôle beaucoup plus important.

La femme est quand même la femme solaire. Dans les langues celtiques et germaniques, le soleil est féminin, et la lune est masculine. Et je dis toujours que c’est l’histoire de Tristan et Yseult. Dans la légende de Tristan et Yseult, Tristan est blessé mortellement trois fois : la première fois il est guéri par Yseult et sa mère, la deuxième, il est encore guéri par Yseult. La troisième fois, Yseult arrive trop tard : il y a eu une tempête et un calme plat : elle ne peut pas le sauver et il meurt. Pourquoi ? On nous dit dans le texte du treizième siècle que Tristan ne pouvait vivre que s’il avait des rapports avec Yseult, une fois par an au moins. C’est l’histoire de la lune noire qui doit être régénérée par le soleil: Tristan est l’homme lune : il ne peut pas vivre s’il ne reçoit pas la lumière du soleil, l’énergie féminine. Dans le monde méditerranéen, ça a été inversé. Dans le nord, le soleil est beaucoup plus rare, donc précieux, c’est la force.

C’est le soleil caché, à l’image de la femme qu’il faut aller chercher, derrière les nuages ou les voiles qui nous cachent sa lumière. Pour en revenir à Marie-Madeleine. Pensez-vous que le Christ ait eu une descendance?

Je n’en sais rien. C’est possible. Je serais tenté de le croire.

Les évangiles gnostiques de Nag Hammadi sont très clairs à ce sujet, en particulier l’Evangile selon Philippe.

Tout à fait. Et attention, à qui le Christ apparaît-il en premier ? A Marie-Madeleine. C’est d’une importance capitale.

Dans le Graal, quels sont les défis qui sont posés et proposés à l’homme et la femme ? Si l’on a vu ceux de l’homme, on a l’impression que la femme est déjà arrivée, comme une âme divine à laquelle l’âme humaine masculine doit s’unir au terme de ses épreuves.

La femme est déjà arrivée. Elle contient en elle-même toute la vérité du Graal, mais elle a besoin de l’homme pour que ce soit pleinement révélé à l’extérieur. Mais ce sont toujours des femmes qui finissent par guider les chevaliers vers le lieu où se trouve le Graal. C’est très significatif, et les chevaliers doivent absolument gagner l’amour de cette femme unique pour atteindre le château du Graal, le temple du Graal qui représente la totalité des choses. Lorsque Galaad se penche pour contempler le Graal, il dit: “Tout m’est révélé, je n’ai plus besoin de vivre”. Et il meurt, parce qu’il a vu la vérité absolue. Les autres se sont contentés de regarder de loin le Graal.

Il meurt, mais est-ce qu’il accède à une incorruptibilité du corps comme certains alchimistes l’auraient fait ?

Oui, le Graal est la quête d’un autre état de conscience, mais la quête aussi d’un état corporel. Rappelons Jésus qui dit à Marie-Madeleine au sortir du tombeau: “Noli me tangere”, “ne me touche pas, je ne suis pas encore au royaume de mon père.” Il n’a pas fini sa transformation.

source: Le Graal, quête de l'Absolu (Jean Markale, interrogé par François-Marie Perier)

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Le Graal selon... Alliance

Le Graal selon... Alliance

Le Graal est selon la légende une coupe dans laquelle auarait été recueilli le sang de Jésus par les anges, ou selon les versions par Joseph d'Arimatie présent lors de la passion.

Le texte narrant la légende du Graal est écrit très tôt, environ au Xe siècle par un certain Chrétien de Troyes. Le nom est vraisemblablement un pseudonyme, puisque le prénom comme le nom sont des noms communs. Or il faut savoir qu'à Troyes se tenait une communauté juive importante, puisqu'on se rappelle que c'est dans cette même ville que naquit Rashi (célèbre exégete de la Bible)

Quel rapport, me direz-vous, entre le texte du Saint Graal, et le judaïsme ?

Un rapport sémantique tout d'abord, un rapport historique ensuite, ainsi que nous le verrons.

Le texte de Chrétien de Troyes, (qui serait si Chrétien qu'il aurait besoin de porter ce nom comme un étendart... (sic)), utilise une thématique qui n'est pas sans rappeller des thèmes juifs très importants dans la kabbale. On sait par exemple qu'en hébreu, un nom écrit avec un vav est dit "vav malé", c'est à dire "enceint" de vav, plein de vav, le vav étant la lettre de vérité qui lui donne son sens plein. Aini un mot peut parfois être écrit de deux ou trois façons, avec ou sans vav, selon la nuance que l'on souhaite introduire, et on gardera en mémoire l'exemple fameux de "toldot" qui est écrit selon cinq façons différentes dans la Torah, puisqu'il comporte deux vavs potentiels (par les deux "o"), et qu'il peut aussi bien ne pas en comporter du tout (le "o" étant alors simplement pointé). Cette possibilité de la langue hébraïque lie ainsi potentiellement des mots qui sont apparemment étrangers les uns aux utres, mais que la kabbale lie (et lit) comme des mots dont certains sont des formes pleines des autres. Le mot "kissé", le siège, qui peut aussi s'écrire ks, et se pronocer kis, forme raccourcie de "kissé", est ainsi mis en rapport avec le mot "kos", la coupe, qui apparaît comme la forme pleine du premier.

Or le trône (siège, trône s'exprimant par le même mot), ont un lien intrinsèque en hébreu, et ce n'est pas un hasard, si pour nous adresser au trône royal de la divinité, nous évoquons le kos, qui correspond dans notre monde à un objet dont la vérité, à son plus haut niveau, se rapproche de celle du kis, le trône.

Le trône divin est traditionellement un trône "vide" d'image, et réservé à D.

La légende du Graal se fonde sur une problématique très significative pour un hébraïsant. Le roi a pêché, et son pêché a déséquilibré le monde d'en bas en déséquilibrant le monde d'en haut, puisqu'il représente l'ordre supérieur par sa propre hiérarchie sur terre. pour "réparer" cet ordre perdu, et devant le trône vide où le roi ne siège plus, ce trône qui est aussi appellé le siège interdit, il faut retrouver le graal, le kos, qui permettra la réinstauration du kis, du siège de la royauté divine sur le monde, et rétablira ainsi l'équilibre cosmique.

En termes juifs, la royauté divine, la shekhina a quitté le monde qui en est déséquilibré, et il faut réparer le monde par des actes de prières, par le kos, pour rétablir le kis.

La légende du Graal joua un rôle fondamental dans l'histoire de France, que nous aborderons dans ce deuxième point, avant d'évoquer son rôle dans l'histoire juive.

Il faut remonter au temps de l'affrontement entre le Nord et le Sud, entre les provinces de langue d'Oc, et les contes du Nord, autour du Comte de Paris, qui soutenus par l'Eglise, décidèrent de conquérir le Sud de la France, au prix du sang et de la guerre, pour agrandir leur pouvoir.

Dans cette guerre sanglante, (dont on trouvera l'histoire détaillée admirablement écrite dans le Que Sais-je, l'histoire du languedoc), un événement, aux alentours de l'an mille, marque l'histoire du Languedoc de la façon la plus cruelle: c'est la destruction de Béziers, où les Comtes du Nord tuent 10 000 personnes, en prenant soin de n'épargner ni femme, ni enfant, ni vieillard. Le massacre de Béziers emplit d'angoisse et d'horreur toutes les populations du Sud, et il faut, pour en comprendre l'ampleur et l'impact, se représenter cette ville comme l'équivalent pour notre monde actuel, d'une grande métropole régionale comme Lyon ou Marseilles. Imaginez que l'une de ces villes soit rasée, et ses habitants tués jusqu'à la dernière personne.

Ce massacre lance le signal de la révolte de l'Occitanie, et c'est à cette période que la légende du Graal connaît son premier grand succès, en particulier dans toutes sortes de sectes qui fleurissent en réaction aux Comtes du Nord qui massacraient sous le couvert de l'Eglise. Les Cathares, dont les origines religieuses sont complexes, et remontent, selon les chercheurs atuels, à un savant mélange de gnose égyptienne avec des croyances nordiques, s'emparent du mythe du Graal. Dans toute la provence, on ne cesse d'évoquer la coupe mystérieuse pour sauver le monde et rétablir l'harmonie... contre les Comtes du Nord, mais aussi contre l'Eglise, fausse Foi, puisque voilà que l'Inquisition commence à sévir, et pour assoir le pouvoir du Nord sur le Sud, à élever des bûchers criminels contre tous les hérétiques.

Une fois les Cathares exterminés, après le dernier bûcher de Monségur, où périrent près de 250 "parfaits" (les prêtres cathares), la révolte occitane s'essoufle peu à peu, et la légende du Graal tombe dans l'oubli pour quelques siècles. On ne la lira jamais plus en lumière de ce qu'elle signifiat pour tous ces individus révoltés par la barbarie de l'Eglise, et assoiffés de vraie Foi, de communication directe avec le divin, sans intermédiaire de prêtres, et dans le but d'établir un monde de justice.

Un certain Gandal, passioné par les Cathares, redécouvre la légende dans les années 1932. Il prétend avoir trouvé la grotte où se trouverait le Graal, associé ce lieu mythique avec le lieu encore inconnu où les Cathares auraient caché leur trésor, car à Montségur, tout le monde a brûlé, mais la nuit précédent la rédition, deux messagers sont partis par des chemins de traverse connus des seuls assiégés (qui ont tenu des mois de siège parce qu'ils disposaient de passages secrets et se réapprovisionnaient). On dit que cette nuit-là, le coffre qu'ils portaient sur deux rampes contenaient la fortune des Cathares qui a échappé aux Inquisiteurs, et que ce coffre a été caché dans une grotte de la région.

Gandal, lui, est persuadé qu'il va tout retrouver. Il prétend même avoir resitué le Graal dans la muraille, et assure que dans la grotte qu'il a découvert, avait lieu es cérémonies d'initiation des Cathares pour cette même raison.

Gandal a écrit un livre. Ce livre est lu par un jeune Allemand, Otto Ran, qui se passione pour son sujet, et part pour le Languedoc s'initier aux secrets du Graal. Otto Ran s'est aussi enthousiasmé pour la dimension élitiste du livre, pour la notion d'un peuple européen supérieur et désigné par Dieu. Otto Ran va revenir en Allemagne, où il convaincra Hitler de lui donner les moyens de recréer un lieu du Graal. Ce lieu fut Weselbuch. Construit sur le modèle et la symbolique des lieux décrits par la légende du Graal, il devient un nouveau château de la Table ronde des SS. Avec le Graal (mais le détenaient-ils ou leur foi naïve le leur faisait-elle croire?), les Nazis se situent hors du pêché originel. Ils sont absous a priori de toutes les fautes qu'ils auraient à commettre pour "rétablir" l'ordre du monde.

Otto Ran est porté aux nues par le troisième Reich. Il semblerait qu'il ait commencé à réaliser l'horreur de son rôle après avoir visité le camp de concentration de Warlenbuch. Il comprend alorrs que la rédemption nazie n'est pas celle qu'il croyait. Il est de plus en plus dégoûté par le fait qu'on lui demande aussi de servir d'étalon pour créer des enfants de la race arienne dans les hôtels du Lebensraum (lire a ce sujet les fiancées d'Hitler).

Et puis sa situation se dégrade très vite, lorsque, sommé de founir un certficat d'arianité, il s'en montre incapable... Il en était d'autant plus incapable que sa grand-mère était juive. Otto Ran, le dernier rêveur terrible du Graal, est trouvé mort sur un plateau enneigé de haute montagne en 1941, probablement liqudé par ces mêmes SS qu'il a tant soutenu par la légende du Graal...

L'histoire et le développement de la légende du Graal est donc riche en enseignements, et nous allons tenter de les aborder tour à tour.

Il est d'abord intéressant de voir comment les légendes fleurissent ou bien s'oublient au gré des besoins psychologiques d'une époque. Sans les luttes sanglantes opposant l'Occitanie au Nord de la France, la légende du graal n'aurait peut-être jamais connu la notoriété qu'elle connut.

L'histoire du Graal, peut être inspirée du Judaïsme, probablement résultant des mélanges entre judaïsme et chrétienté que pratiquent très tôt les érudits chrétiens, constitue un des premiers textes de ce que Gershon Sholem fut le premier à nommer "cabbale chrétienne".

Le paradoxe est que ce savant mélange de croyances ait dérivé si loin de sa source hébraïque qu'il servit un peuple oeuvrant à la destruction du peuple juif. Tout se passe comme si en fait toute déformation des valeurs essentielles juives, qui ne se comprennent que si elles se lisent dans leur complétude (l'unité des valeurs est la valeur suprême), représentait toujours une force de destruction phénoménale.

On peut bien sûr trouver la source de cette destructivité dans le symbole sacrificial, le sang, le cricifix, la coupe de sang, qui associe les images les plus violentes aux concepts d'amour et de purification, détruisant les limites nécessaires et fondamentales entre amour et mort.

Ensuite, l'histoire de cette légende nous renseigne sur les fondements paradoxaux de l'idéologie pangermaniste des SS, et nous éclaire sur les raisons jusqu'ici obscures de la "réécriture" de la Bible qu'avait commandée Hitler. Le dictateur avait ordonné, parallèlement à la destruction systématique des talmuds, torah, michaniots des Juif que soit réécirt un texte de la création, "au commencement Hitler créa le monde"...

Lorsque j'entendis parler de ce projet hitlérien, je crus entendre un mythe fondé sur la démence du dictateur. Mais tout acte dément se fonde sur une croyance, un système de rationalité alternative. Si la légende du Graal avait fondé les croyances SS, que ceux-ci s'imaginent même le posséder, alors Hitler pouvait s'imaginer détenir le pouvoir suprême, alors que ss troupes s'imaginaient absoutes de toute faute par cet instrument de purification idéale... L'idéologie de purification éthnique arienne se fondait elle aussi sur un acte de sacrifice barbare ancré sur ces croyances, sur l'idée élitiste et arienne de Grandal... La folie du troisième Reich apparaissait sous un nouveau jour, plus affreux encore, plus primitif, rejoignant les pratiques païennes de l'Antiquité.

Quant à Otto Ran, il est au fond lui aussi un exemple caricatural de ce qui arrive à un Juif désireux d'effacer ses origines. Au service du Reich, il est un "étalon" jusqu'à ce que sa judaïté réapparaisse, et sa chute est brutale, sans voie d'issue: il meurt isolé, en pleine montagne, loin de tous, rejeté par tous.

source: Le mythe du Graal, des origines aux temps nazis (Yona Dureau)

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Le Graal selon... Google

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Environ 799.000 résultats pour Graal.

source: Graal (Google)

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